Louiza Hanoun répond à Farouk Ksentini

«La crise de 15 ans ne peut être résolue en 6 mois» Pour le parti des travailleurs, les derniers attentats terroristes survenus dans plusieurs régions du pays sont les faits d’individus qui tentent des diversions pour détourner l’opinion du problème de la nationalisation des hydrocarbures.   Louiza Hanoun a choisi les travaux de la coordination nationale de l’Organisation de la jeunesse pour la révolution, qui se sont tenus hier aux complexe sportif des Caroubiers, pour répondre aux déclarations de Farouk Ksentini sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale. «Je tiens à dire au président de la commission nationale de protection et de promotion des droits de l’homme que la crise algérienne de quinze années ne peut trouver sa solution en 6 mois», commentant ainsi les déclarations de Ksentinit faites récemment, louant «les bons résultats de cette charte».Selon la conférencière, «il y a beaucoup de problèmes en suspens qui n’ont pas encore été résolus, notamment celui relatif aux disparus». Cependant, elle n’a pas manqué de saluer au passage la déclaration du ministre de l’Intérieur selon lequel «le dossier des disparus ne sera pas fermé tant qu’il y aura des disparus». Pour revenir au sujet du jour, la réunion des jeunes du parti, Louiza Hanoun, a tenu tout d’abord à baliser le terrain du débat en proposant un certain nombre de sujets chers au parti. Il a été ainsi question de la mondialisation, de l’impérialisme américain, de la guerre au Liban et des développements des différentes crises que connaît le monde entier, «résultats des tentatives de l’hégémonie américaine» a-t-elle estimé. Elle a appelé à suivre le Venezuela qui a donné un bon exemple de résistance aux Américains. Louiza Hanoun n’a pas manqué de s’attaquer à certains régimes arabes «traîtres», accusés d’avoir choisi le camp adverse. Au plan interne, Hanoun a appelé à maintenir la mobilisation pacifique des jeunes pour changer le cours des événements, saluant au passage la victoire des jeunes du PT, à travers les amendements de la loi sur les hydrocarbures. Des privatisations, tout en s’attaquant durement à Abdelhamid Temmar, accusé de vendre au rabais les entreprises nationales, elle appellera à cesser cette politique de bradage et à ouvrir des enquêtes sur toutes les opérations de privatisation, comme celle de la briqueterie de Khemis Miliana «cédée à un privé dans des conditions louches» ou Socothid de Boumerdes. Les privatisations, selon Hanoun, n’ont pas réussi en Algérie et elle cite comme exemple «le complexe d’El Hadjar qui va très bientôt être abandonné par les Indiens d’Ispat». Elle a appelé à résister au courant de la mondialisation «qui n’est pas une fatalité» rappelant que l’Algérie peut bien le faire. «Tout est possible. Et pour preuve, depuis quelques mois, il y a eu une décision de Bouteflika de ne plus signer de contrats avec la compagnie de Dick Cheney, le vice-président des Etats-Unis». Au plan social, tout en rappelant que la rentrée s’annonce difficile, notamment à l’université et à l’Education, elle s’est dit pour une augmentation des salaires des travailleurs à un niveau qui leur permet de vivre dignement. Tahar A.O.