Algérie

Louisa Hanoune s'en prend à Karim Tabbou



La porte-parole du Parti des Travailleurs (PT) a affirmé hier, que le scrutin d'aujourd'hui est différent de tous les autres qui ont eu lieu ces dernières années en Algérie.

Alors que quatre autres candidats en lice pour la magistrature suprême ont tous soulevé un manque «d'engouement» de la population face à ce rendez- vous, Louisa Hanoune affirme, quant à elle, le contraire.

Au cours d'une conférence de presse animée hier, au Centre international de la presse (CIP), la responsable du PT relève même de la «sérénité» dans les meetings qu'elle avait animés durant 19 jours à travers 45 wilayas.

«Toutes les couches sociales étaient venues assister à nos meetings pour trouver des solutions à leurs problèmes», a déclaré Louisa Hanoune qui fait savoir qu'il existe un déclic, un sursaut national et une volonté des citoyens à assumer leurs responsabilités à l'occasion du scrutin.

Loin des tableaux noirs dressés par certains candidats à cette élection, la responsable du Parti des Travailleurs, malgré quelques «incidents» qu'elle énumérera, affirme que ces élections lui rappellent la joie et la ferveur constatées en 1995 ou encore en juin 1991, juste avant que, précise-t-elle, les problèmes commencent.

Toutefois, la porte-parole du PT ne se fait pas trop d'illusions, quant à certaines «pratiques clientélistes» qu'utilise encore le parti unique, pour se maintenir au pouvoir en mettant en garde «qu'il n'est plus question de revenir en arrière».

«Le peuple a rendez-vous avec l'histoire», tonne la candidate du PT.

Ainsi, d'après elle, «le rêve est encore permis» et les élections d'aujourd'hui n'ont rien à avoir avec celles de 2004, où il était question de «mettre un grain de sable dans l'engrenage de la violence et de la guerre civile pour sauver l'Algérie».

Louisa Hanoune, qui a refusé de faire des pronostics sur ces élections, a rappelé devant la presse nationale et internationale ce qu'elle qualifie de déclic qui a eu lieu aux USA, avec l'élection de Barack Obama ou encore au Venezuela et en Bolivie, où la gauche a triomphé dans ces pays après des lustres de gouvernance capitaliste.

La porte-parole du Parti des Travailleurs semblait croire profondément à un tel changement dans notre pays, malgré les obstacles érigés pour «la réappropriation de la parole au peuple».

«Nous allons pour gagner et la bataille ne fait que commencer», lance-t-elle en soulignant que le PT représente l'avenir.

Hanoune a, par ailleurs, dénoncé vivement le sondage réalisé par un journal qui l'accréditait de 9 % d'intention de vote.

«C'est scandaleux», s'est-elle insurgée en mettant en garde contre la volonté de «briser cet élan national».

Tout comme elle a critiqué sévèrement le premier secrétaire du FFS, Karim Tabou, pour les déclarations qu'il avait tenues sur la personne de Louiza Hanoune, la qualifiant «d'ensorceleuse».

«C'est des propos orduriers», réplique la conférencière qui dira que des gens du FFS ont menacé de mort à Bouira des militants du PT en les traitant de «traîtres» pour participer à ces joutes électorales.

«D'un côté, ces partis prônent le boycott, et de l'autre, ils siègent à la Commission politique nationale de surveillance des élections présidentielles (CPNSEP) pour prendre de l'argent», a-t-elle déclaré.

Concernant justement la CPNSEP, la candidate à la magistrature suprême, qui se targue d'avoir utilisé des moyens propres à son parti lors de la campagne électorale, dira que la commission n'a réglé aucun problème et qu'elle ressemble plutôt au défunt CNT (Comité national de transition).

Interrogée sur le projet «d'amnistie générale» prônée par le candidat Bouteflika lors de sa campagne électorale, Louisa Hanoune a déclaré qu'«il faut d'abord libérer le dossier de toutes ses contradictions, terminer l'indemnité de toutes les victimes du terrorisme et arrêter toutes les dérives».

Enfin, la candidate du PT a vivement dénoncé les propos tenus par un animateur d'une radio publique locale qui avait déclaré, à l'occasion d'un meeting organisé pour le compte de Bouteflika, que lors de la Guerre de Libération «les Arabes ont perdu 1,5 million de chouhada et les kabyles 1,5 million de litres d'huile d'olive».

«C'est un scandale et l'auteur de ces propos doit être traduit devant la justice», conclut-elle.




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