Algérie

Louisa Hanoune interpelle Bouteflika pour diligenter une enquête


Photo : M. Hacène
Par Faouzia Ababsa

La secrétaire générale du Parti des travailleurs a interpellé jeudi dernier le chef de l'Etat aux fins de diligenter une enquête sur la tentative de ce qu'elle a qualifié de «fraude énorme» à Tindouf. Selon Mme Hanoune, des instructions ont été données au plus haut lieu pour réinscrire 33 000 électeurs parmi les militaires qui n'ont pas été radiés de la liste électorale de leur lieu de résidence. «Cela s'est passé après l'expiration du délai de la révision des listes électorales et celui de l'introduction des recours.» Mme Hanoune ne s'arrête pas là et affirme que les magistrats ont refusé de se soumettre à ce genre de pression et n'ont pas accepté d'exécuter ces instructions. Une sorte d'hommage rendu par le Parti des travailleurs aux magistrats qui comptent bien accomplir la mission pour laquelle ils ont été désignés. L'oratrice, qui intervenait à l'occasion de la réunion du bureau politique de son parti, a également indiqué qu'une instruction ferme émanant d'une direction centrale du ministère de la Justice a été transmise aux 316 magistrats les sommant de refuser toute pression émanant de quelque partie que ce soit. Les déclarations de Mme Hanoune viennent quelque part battre en brèche les propos du ministre de l'Intérieur qui avait déclaré que le corps électoral n'avait pas été gonflé. La leader du Parti des travailleurs a exigé que ceux qui sont à l'origine de la tentative de gonflage du corps électoral à Tindouf et peut-être même dans d'autres wilayas du pays, soient sanctionnés, tout comme ceux qui s'y sont soumis. «Qui a donné l'ordre et au profit de qui '», s'est interrogée Mme Hanoune qui a également exigé que les deux commissions, celle de supervision et celle de surveillance des élections s'autosaisissent pour faire la lumière sur cette affaire. L'ordre du jour de la réunion du bureau politique portait sur la stratégie à arrêter pour la campagne électorale et les listes de ceux des militants du PT qui conduiront les législatives pour son compte. Mme Hanoune sur ce qu'elle qualifie de supposée démission collective dans certaines wilayas de l'est du pays. Elle minimisera ce qui a été rapporté par la presse non sans indiquer que les deux personnes qui ont quitté le parti l'ont fait parce qu'ils ont constaté qu'ils n'étaient pas «candidatés» par le PT. Elle dira que ces personnes ne répondaient pas aux critères arrêtés par le parti aussi bien en termes de niveau d'instruction qu'en termes d'échec dans la mobilisation et le travail militant. En fait, c'étaient des snipers qui n'attendaient que l'échéance électorale aux fins de se voir en tête de liste. «L'un d'eux a invoqué son ancienneté dans le parti pour revendiquer sa candidature. Mais le PT ne fonctionne pas avec la légitimité historique, nous n'avons pas d'anciens moudjahidine ou des fils de chouhada». Et d'ajouter : «On ne veut pas de ces gens-là, ce sont des opportunistes», dira Mme Hanoune non sans se réjouir que cette occasion permet l'assainissement du parti des parasites et de ceux qui veulent atteindre l'Assemblée pour s'enrichir. Mme Hanoune répondra au ministre de l'Intérieur qui a indiqué que les salaires des députés pourraient être revus à la baisse pour combattre l'absentéisme. Elle s'est dite outrée par l'immixtion de ce département faisant partie de l'Exécutif dans les affaires du législatif. Estimant que ce n'est pas de la sorte qu'on lutte contre l'absentéisme, mais en permettant au peuple de contrôler les élus à travers le droit de pétitionner et la révocabilité. C'est ce qui évitera aux hommes d'affaires et aux lobbys d'intégrer l'institution législative. «Ils achètent des voix, des places sur les listes parce qu'ils considèrent qu'ils obtiendront une carte qui leur permettra de jouir de l'immunité parlementaire avec laquelle ils peuvent exercer des pressions et faire du lobbying.»
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