Algérie

Louisa Hanoune fait la moue



La secrétaire générale du PT
Elle a rappellé que le RND s'est engagé en 2002 lors de la campagne pour les législatives «de vendre les terres agricoles...»
La secrétaire générale du PT a réagi, hier, à l'ouverture des travaux de la session ordinaire de son bureau politique sur le contenu de la loi de finances complémentaires (LFC2018). «Contrairement à ce qui a été rapporté par les médias, la LFC2018 ne comporte pas de mesures susceptibles de régler les grands déséquilibres du budget de fonctionnement de la loi de finances 2018, lequel a été réduit de 38,8%».
Par conséquent, affirme-t-elle, «le gel des recrutements dans la Fonction publique, la stagnation des salaires et des pensions seront toujours de vigueur et le gel de la formation sera aussi maintenu, exception faite, dans le secteur de l'Education nationale où la formation reste le parent pauvre, car la masse salariale représente 90% du budget», a-t-elle fait remarquer.
La pasionaria du PT s'est réjouie que «le président de la République, ait annulé, après une deuxième lecture de la loi, la mesure permettant le transfert de concession des terres agricoles des fermes-pilotes aux investisseurs nationaux et étrangers». Il a rappelé que «durant la campagne électorale pour les législatives de 2002, le RND s'était engagé à vendre les terres agricoles et que le président Bouteflika lui avait alors envoyé une lettre l'assurant que tant qu'il sera vivant aucune vente des terres agricoles ne sera autorisée».
Outre qu'elle soit jugée «insignifiante», la revalorisation des pensions de retraite pour l'année 2018 avec des taux modulables allant de 0,5 à 5% est qualifiée d'«une provocation et une sous-estimation des souffrances de cette frange ? ?insignifiante ? ? par Mme Hanoune. «Ceux qui ont élaboré les lois de finances annuelles depuis 2015 ont détruit la majorité des communes à travers la réduction de 50% de la taxe sur l'activité professionnelle(TAP) et la généralisation de la taxe d'habitation sur l'ensemble des wilayas», a-t-elle indiqué. «Et ceux qui ont concocté dernièrement la loi de finances 2018 et la LFC 2018 sous-estiment les souffrances vécues par la majorité des Algériens». «Ceux-là préparent la voie à la rupture de tous les liens positifs, liant les citoyens à l' Etat», a-t-elle ajouté. Elle a fait savoir qu'«en évidence la LFC 2018 sera promulguée par voie d'ordonnance présidentielle, donc sans aucun amendement ni débat». Sur un autre plan, elle a indiqué que «les fragilités internes entraînent la fragilisation de la position officielle sur le plan international au détriment, parfois, des intérêts du pays». Elle a plaidé pour «le gel de l'Algérie de sa qualité de membre dans la Ligue arabe». «La célébration de la Journée du vivre ensemble en paix par le pouvoir et les partis qui lui sont proches peut prêter à rire, car il s'agit d'une vraie plaisanterie», a-t-elle déploré.
Les conditions pour vivre ensemble en paix en Algérie «ne sont absolument pas réunies»: en raison de la discrimination, des disparités sociales, des déséquilibres de développement entre wilayas et communes, du fossé qui ne cesse de s'élargir entre la majorité des citoyens, y compris la couche moyenne, frappée par la paupérisation et la poignée d'hyperriches protégée et servie exclusivement par le régime en place», a-t-elle indiqué. De même «l'atteinte aux droits et libertés démocratiques et syndicales, le non-respect de la souveraineté populaire et la maltraitance des migrants africains, empêche le vivre ensemble en paix», a-t-elle affirmé. «Dès lors, le maintien du système politique en place périmé et corrompu constitue une entrave principale au vivre ensemble et un danger contre la paix», a-t-elle conclu. «La position de l'Algérie par rapport à la Palestine est en train de régresser.» En critiquant le gouvernement, elle a affirmé que «la flambée des prix a commencé, une semaine avant le Ramadhan».Cela prouve que l'Etat est incapable de contrôler les prix et de réguler le marché».Dans ce contexte, elle a plaidé pour «la réouverture de grandes surfaces publiques». «La récession est en marche, en touchant tous les secteurs et le pouvoir d'achat qui est en net recul de 70% par rapport à 2014, et s'écroule chaque jour un peu plus...», a-t-elle soutenu.
Mme Hanoune estime que «la célébration de la Journée nationale de l'étudiant(19 Mai 1956), qui rappelle les sacrifices des étudiants qui ont rejoint les maquis pour libérer le pays, ne doit pas servir pour faire l'impasse sur la situation présente des étudiants en général et de l'université algérienne en particulier». Certes, le droit à l'éducation est garanti par la Constitution, mais la gratuité de l'enseignement recule dangereusement en raison de la remise en cause de l'Etat social inscrit dans la proclamation du 1er Novembre 1954». «L'université algérienne est en danger dès lors que le ministre de l'Enseignement supérieur a déjà annoncé l'octroi de huit agréments pour la création d'universités privées», a-t-elle prévenu.


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