Louisa Hanoune en guest star

«Si je suis là aujourd'hui, c'est pour construire une deuxième République avec vous!»La candidate du Parti des travailleurs à la présidentielle a été accueillie comme une star à la salle omnisport de la Nouvelle-Ville Ali Mendjeli de Constantine où elle a animé un meeting de campagne électorale. Une assistance nombreuse est venue écouter Louisa Hanoune. Au moins 600 personnes attendaient l'arrivée de la candidate. D'ores et déjà, elle présente ses excuses au public, soulignant que ce retard est indépendant de sa volonté et «dû à la vétusté des axes routiers», tout en remerciant les services de la Gendarmerie nationale et la police qui semblent avoir fourni des efforts pour l'escorter. Cependant, elle condamne d'emblée la mauvaise gestion des biens publics. «Je ne suis pas venue vous faire de fausses promesses, mais pour que vous soyez témoins d'un serment que je me condamne à respecter», dira Louisa Hanoune à son public avec sa verve habituelle avant d'enchaîner: «Si je suis là aujourd'hui c'est pour construire une deuxième République avec vous!». Une République que la candidate du PT souhaite asseoir sur les principes fondamentaux de la démocratie. La conférencière qui s'exprimait en toute franchise, insiste sur le danger qui menace la stabilité du pays et sur, notamment les aspirations perfides des Occidentaux. Mais pour l'hôte de Constantine, la menace est aussi à l'intérieur du pays. Elle avoue l'impasse politique dans laquelle il s'est engagé et la responsabilité de nos dirigeants. Pour Louisa Hanoune, l'élection du 17 avril est une grande aubaine pour construire une nouvelle République, une Algérie forte car, a-t-elle dit: «L'Algérie a besoin de vous!», en allusion à la conjoncture actuelle, aussi bien dans la région que dans le monde. «Il faut oser le défi, oser une politique claire, je m'adresse à vos consciences, votre patriotisme pour qu'ensemble, nous puissions préserver le pays et nous sommes capables, nous avons les moyens qu'il faut et nous sommes à la hauteur pour chasser les aléas de l'heure», dira, la voix chaude, Louisa Hanoune. Avec son franc parler et son style direct, la candidate ne manquera pas de dénoncer certaines réformes qu'elle a qualifiées d'échec donnant l'exemple du système LMD. Elle ne maque pas de faire une mise au point à M.Belkhadem qui affirmait hier à Constantine qu'«un 4e mandat pour la continuité». «Quelle continuité'», s'est-elle interrogée avant de répondre: «Celle de la corruption, la répression de la femme, l'amplification des cercles mafieux'».La dame de fer comme la surnomment les Constantinois, épingle aussi Ali Benflis, sans le nommer, celui-là même qui «était à la tête du gouvernement à une époque, qui a participé à la pénitence des manifestations, qui propose aujourd'hui un programme économique qui servira les intérêts des Occidentaux». Elle le qualifie comme étant «le partenaire des étrangers». Aussi, a-t-elle invité le peuple à élire les candidats sur la base des programmes. Pour elle, enfin, le 17 avril ne doit sous aucun prétexte être une occasion pour répandre le désordre dans le pays.