Louisa Hanoune à Tizi Ouzou

"L'élection du 17 avril est différente de toutes les précédentes : cette fois, elle va se dérouler dans un contexte de véritable guerre, sur les deux plans extérieur et intérieur", a déclaré la candidate à la présidentielle, Louisa Hanoune, lors d'un meeting électoral animé jeudi à Tizi Ouzou.Au plan intérieur, la persistance des précarités politiques, économiques, sociales et culturelles héritées du parti unique et perpétuées par le système actuel mettent sérieusement le pays en danger, a averti Louisa Hanoune dans une salle à moitié pleine de militants et aussi d'écoliers n'ayant pas l'âge de voter."La corruption est responsable de cette fragilité intérieure", a-t-elle déclaré, expliquant ne pas nier qu'il y a eu des investissements, mais que l'absence de planification et de contrôle à travers des institutions élues, qui exercent pleinement leurs prérogatives à tous les niveaux, a fait qu'aujourd'hui le pays se retrouve face au danger d'une nouvelle catégorie de riches maffieux qui se sont dangereusement accaparé les centres de décision. "Et si on ne met pas fin à cette situation, on risque de nous retrouver dans la même situation que l'Egypte de Moubarak", a-t-elle encore averti. À ce titre, elle s'en prend aux réformes politiques de Bouteflika qu'elle qualifie d'"échec total" et rappelle que c'était du temps où Ali Benflis était son chef de gouvernement que les orientations économiques "les plus scandaleuses" ont été données.Au plan extérieur, la candidate du Parti des travailleurs (PT) rappelle que le contexte international marqué par la crise du capitalisme a ouvert davantage d'appétits aux puissances occidentales, et qu'au plan régional, une grande menace pèse sur nos frontières depuis 2012. "L'Algérie est ciblée dans sa souveraineté nationale, dans ses richesses et dans ses acquis économiques et sociaux", dit-elle, non sans établir un lien entre cette menace et la visite de John Kerry en Algérie. "Que vient faire John Kerry en pleine campagne électorale 'Il nous aime ' A-t-il déjà aidé les peuples irakien, syrien, libyen, malien ou palestinien '" s'est-elle interrogée avant d'apporter ses réponses. Pour elle, il est clair que ce qui intéresse l'Administration américaine qu'il représente, c'est d'ouvrir toutes les portes aux multinationales américaines, de supprimer la règle 51/49, de reprendre les privatisations tous azimuts qui ont déjà détruit notre économie, d'envoyer l'Armée algérienne intervenir au-delà des frontières nationales et violer ainsi un des fondements de la diplomatie algérienne. "Il est venu nous annoncer la position de son pays qui a l'habitude de s'immiscer dans les affaires internes des pays. Il est venu exercer des pressions, poser des conditions, autrement, l'instauration de la démocratie n'a jamais été sa préoccupation", a-t-elle encore expliqué, ajoutant que, selon certains, il est venu demander à l'Algérie d'intervenir pour réconcilier l'Arabie saoudite et le Qatar, les garants des intérêts américains dans le Golfe. "L'Algérie n'a aucun intérêt à le faire", estime-t-elle. Elle doit plutôt souhaiter que le pouvoir de ces deux destructeurs de pays soient complètement paralysés parce que leur réconciliation ne fera que provoquer de nouvelles destructions.Tout en plaidant la solution des urnes, Hanoune promet que si elle est élue, elle mettra fin au processus d'adhésion à l'OMC, au partenariat avec l'Europe et au projet d'adhésion à la zone arabe de libre-échange, elle récupérera les 200 milliards de dollars de réserves de changes placés à l'étranger, elle dissoudra l'APN, elle formera un gouvernement provisoire pour réviser la Constitution, elle ouvrira le dossier de l'affaire Sonatrach I et II, confisquera les fortunes mal acquises et procédera à l'officialisation de tamazight.S. LNomAdresse email