LOUISA HANOUNE À CONSTANTINE :

Le discours rodé, imprimé de mots d'ordre à la limite du populisme avec au passage, des clins d'œil au contexte actuel de la campagne électorale, la SG du Parti des travailleurs a été l'égale d'elle-même. Cela, même si, parfois l'assistance semblait perdue lorsque cette dernière aborde des questions d'ordre éminemment économique.
Arrivée dans la soirée de jeudi à Constantine où elle devait tenir un meeting à la salle omnisports d'El Khroub, Louisa Hanoune a su, à sa manière capter l'attention des Khroubis, venus nombreux écouter la femme qui fait de la défense «de la classe ouvrière et de l'économie nationale» son cheval de bataille. Le choix d'El Khroub, deuxième commune de Constantine de par sa démographie et son aspect de ville agricole et industrielle ne serait pas fortuit en fait. Passant en revue les politiques économiques menées par le gouvernement dont, notamment celle des «privatisations», la secrétaire générale du PT n'a pas été tendre avec les pourvoyeurs de ce courant qu'elle qualifie de «capitalistes et féodaux». «L'Algérie est visée dans ses intérêts et son économie par la déferlante des privatisations et risque, de ce fait l'éclatement. Ils veulent nous ramener au temps du féodalisme et les khemassa» tonne-t-elle. Aussi, Hanoune plaidera pour «la libération de l'économie du dédoublement et l'accomplissement des réformes économiques ». Et de rappeler dans la foulée «qu'en dépit des acquis émanant des lois de finances complémentaires (LFC de 2009 et 2010), que nous ne nions pas d'ailleurs, les résidus de la restructuration persistent et des dizaines d'entreprises sont toujours menacées de disparaître ». Qualifiant les prochaines joutes électorales de décisives et ne ressemblant en rien aux précédentes, Louisa Hanoune a exhorté les citoyens d'aller voter massivement. «Ce scrutin, de par les enjeux qu'il renferme constitue une étape cruciale pour l'Algérie. Aussi, il est primordial de s'exprimer librement », dira-t- elle. En ce sens, elle rappellera que le pays est «menacé » et fait l'objet «de pressions» extérieures en raison de la crise du système capitaliste que traverse l'Occident. Battant en brèche les arguments des courants abstentionnistes, la SG du Parti des travailleurs a remis en cause le discours des nouveaux partis, lesquels à ses yeux ne savent pas où donner de la tête. Les partis islamistes comme ceux de l'Alliance présidentielle n'étaient pas en reste et n'ont pas échappé aux critiques acerbes de la première femme candidate à la présidence en Algérie. Les premiers puisqu'ils utilisent l'Islam pour des intérêts politiciens et les seconds parce qu'ils ont brisé les réformes du président de la République.