Algérie

LOUISA HANOUNE : «Le gouvernement Sellal est un patchwork»


Pour la première responsable du Parti des travailleurs, le retard accusé dans la composition du nouveau gouvernement et la composante de ce dernier traduisent parfaitement la profondeur de la crise politique qui secoue le pays qui se retrouve ainsi à la «croisée des chemins».
M. Kebci - Alger (Le Soir) - Louisa Hanoune, qui intervenait hier, à l'ouverture d'une session ordinaire du comité central du PT, a tenu à «rectifier le tir» en mettant le soutien de son parti au nouveau gouvernement, dont a fait l'écho la presse il y a quelques jours, sur le compte d'une très mauvaise interprétation d'un journaliste qui, selon elle, «ne comprend rien à la chose politique». Et de se «vider» à propos justement du nouvel Exécutif qu'elle qualifiera tout de go de «patchwork». «Les ministres du gouvernement Sellal ne sont ni des technocrates, ni des partisans, c'est une coalition des partisans du statu quo et de ceux d'une évolution partielle», dira-t-elle, n'omettant pas de faire sa propre lecture, en affirmant que cela traduit parfaitement la profondeur de la crise politique que traverse le pays au lendemain des législatives du 10 mai dernier. Des législatives qui, selon elle, sont loin d'avoir été libres et transparentes. Hanoune dira que le nouvel Exécutif aurait dû être la suite logique des résultats de ces législatives avec la majorité des ministres revenant au FLN. Mais c'est compter sans la perversion des réformes politiques promises par le chef de l'Etat dans son discours à la nation du 15 avril 2011. Et pas que ce grief à l'encontre de l'équipe à Sellal, puisque la patronne du PT tiendra à relever les nombreuses contradictions de l'action de cette dernière. A commencer, dira-t-elle, de par l'intention du gouvernement de revoir la règle 51/49 concernant l'investissement étranger à travers les déclarations d'un ministre britannique quant à la «disponibilité du gouvernement algérien à une meilleure flexibilité» concernant cette règle. Hanoune citera une autre «dualité» du nouvel Exécutif liée à un avant-projet de l'Andi visant à revoir en profondeur son accord d'avec Métal Arcellor au sujet, dira-t-elle, d'un crédit de 500 millions d'euros avec un dérisoire taux d'intérêt de l'ordre de 1,75% et des facilités fiscales et douanières qui profiteront à hauteur de 64% du montant global de l'investissement sur cinq ans. «Une véritable opération de dilapidation des deniers publics», tonnera-t-elle, non sans saluer le départ de Temmar du gouvernement, exigeant, au passage, un bilan de son action de déstructuration industrielle de même que celle de l'ancien ministre de l'Enérgie et des Mines, Chakib Khelil. Autant de points qui font craindre à la première responsable du PT le passage comme une lettre à la poste de la loi de finances 2013 à l'APN tant cette dernière est «truffée» d'hommes d'affaires dont 80 n'ont pas encore choisi entre gérer encore leurs affaires ou opter pour le travail parlementaire au moment où bien plus nombreux ont recours aux prêtes-noms, façon de «joindre l'utile à l'agréable». Aussi, Louisa Hanoune tiendra à «dénoncer» la frilosité du gouvernement puisque ce dernier a concédé sa réouverture sous la pression onusienne au moment où, regrettera-t-elle, des familles de disparus étaient empêchées d'être reçues par le haut-commissaire des Nations Unies pour les droits de l'homme en visite en Algérie. Au sujet des élections locales du 29 novembre prochain, ce n'est qu'aujourd'hui samedi que sera connue la position officielle du PT avec la poursuite des débats hier dans l'après-midi et ce matin même.
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