Algérie

Louisa 51eme partie



Louisa 51eme partie
Résumé : La grossesse de Louisa ne semble pas se dérouler aussi bien qu'on le souhaitait. Le médecin lui avait conseillé de se reposer et de bien manger. Dans l'intervalle, Aïssa apprend par un cousin que sa femme attendait un enfant. La nouvelle ne l'enchanta point. Louisa tente de le raisonner... Elle était trop fatiguée pour lutter davantage.
Un soir, alors que je discutais avec mon mari, je fus prise d'un malaise et je perdis connaissance. à mon réveil, on m'apprit que j'avais fais une fausse couche. Kamel affichait un air affligé. Mme Olivier et Aïssa se tenaient à mon chevet. Mon frère ne prononçait pas un mot. Mais ma logeuse me parlait d'une voix douce.
Encore étourdie par l'anesthésie, je ne pouvais encore ni réagir ni comprendre ce qu'on me disait.
Je regardais mon mari qui vint me prendre les mains pour les serrer dans les siennes. Ma langue était pâteuse et j'avais le souffle court. J'essaye de dire quelques mots, mais je n'arrivais qu'à émettre un son rauque.
Une infirmière vint me prendre la température, avant de m'administrer un sédatif.
Durant plusieurs jours je restais là, inerte et sans forces... J'étais dans une clinique non loin de chez moi, où on avait dû procéder à un curetage, étant donné que le f'tus était mort dans mes entrailles.
Quand je pus enfin reprendre quelques couleurs, le médecin vint m'annoncer une nouvelle qui me glaça le sang : je ne pourrai plus jamais avoir un enfant... Une anomalie congénitale !
Je me laisse retomber sur mon lit, avant de donner libre cours à mon chagrin et à ma détresse. J'en voulais à toute l'humanité... Pourquoi moi ' Pourquoi ' Qu'ai-je fait pour mériter un tel sort ' Je ne serai jamais une maman. Jamais je ne pourrai bercer un enfant dans mes bras !
Kamel qui était déjà au courant tente tant bien que mal de me consoler. Je repousse tous ses raisonnements et lui lance au visage que je voulais divorcer... Qu'il était libre de se remarier... Que je ne pouvais pas le condamner à la solitude, alors qu'il pourrait engendrer avec une femme plus chanceuse que moi.
La crise passe, mais les rebonds ne s'estompent pas. Je rentre à la maison, où mes beaux-parents m'attendaient. Nna Daouia semblait plus déçue que moi, mais ne voulant pas me froisser devant mon mari, elle m'assura que parfois les médecins passent à côté de la plaque. Le temps seul pourra nous renseigner... Kamel pourra plus tard penser à son avenir.
Cette dernière phrase me renseigna amplement sur les pensées de ma belle-mère. C'était légitime, elle voulait des petits-enfants. Des garçons qui propageront le nom et prolongeront la longévité familiale.
Son souhait était le mien... Je n'aimerais pas condamner mon mari à une solitude forcée.
Moi je pourrais rentrer au bled et me contenter de ce que me légueront mes parents... Peut-être pourrais-je élever mes neveux, les enfants de Aïssa... Ce sera tout comme si c'étaient les miens... Et puis je serais avec Tassadite... Elle aussi sera heureuse de m'avoir auprès d'elle en attendant que Aïssa daigne l'emmener en France.
Ma tête bouillonnait... J'échafaudais à chaque minute des scénarios. Je pensais aux moments de bonheur que j'avais eus auprès de mon mari... Jamais je ne pourrais rencontrer un homme meilleur que lui. Kamel était unique... Il était aussi le seul homme que mon c'ur avait choisi et accepté...
Je m'en remettais tout doucement. Mme Olivier venait chaque jour me tenir compagnie et me consoler : je ne suis ni la première ni la dernière femme qui n'aura jamais d'enfants... Des millions de femmes dans le monde subissent le même destin... Et puis, même lorsqu'on a des enfants, il n'est pas sûr qu'on ne se retrouve pas seul à la fin de sa vie. Son exemple était le plus concret.
De jour en jour, j'acceptais mieux mon destin. Mais au fond de moi, je persistais à penser que Kamel devrait prendre une autre femme pour avoir une descendance. Je ferai mieux de penser à la façon la plus directe et la plus logique pour l'en persuader. Un soir, n'en pouvant plus, je laisse tomber tout de go : Kamel... je veux divorcer... Je n'ai pas le droit de te condamner à vivre sans enfants... Divorçons. Ainsi tu pourras refaire ta vie avec une femme plus saine et plus apte à engendrer. Kamel sursaute... Il me dévisage sans comprendre. Puis comme mû par une force surnaturelle, il se lève d'une manière si brutale qu'il fera tomber et la chaise sur laquelle il était assis et le bibelot qui se trouvait sur la table à côté de lui :
-Louisa... (Il me touche le front) Louisa... Tu te sens bien '
- Je ne me suis jamais sentie aussi bien.
- Alors pourquoi veux-tu divorcer ' Pourquoi me demandes-tu de prendre une autre femme '
(À suivre)
Y. H.




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