Algérie

Louisa 36eme partie



Louisa 36eme partie
Résumé : Après son rétablissement, Louisa se rendit enfin à Paris en compagnie de son mari. Elle est tout de suite subjuguée par la beauté et la propreté des grands quartiers. Elle repense à sa situation et se sentit très déprimée. Il faisait déjà nuit, Na Louisa s'arrête de parler' Nous prenons rendez-vous pour le lendemain.
Na Louisa poursuivra son récit : À Paris, je découvrais que les femmes avaient de la classe. Beaucoup de classe. Elles étaient pour la plupart habillées élégamment, bien coiffées, maquillées avec soin et sentaient très bon.
Kamel, suivant mon regard admiratif, me propose de faire quelques emplettes. Il me fait découvrir des magasins dont je ne soupçonnais même pas l'existence.
Des vêtements de toutes sortes, des chaussures, de la lingerie, des produits de beauté' J'en eu le souffle coupé.
Comme je n'étais pas du tout connaisseuse en la matière, je demandais à mon mari de m'aider à choisir une belle tenue de sortie et une paire de chaussures.
Kamel me pris à l'écart pour me chuchoter :
- Tu prendras quelque chose qui ne soit pas trop cher' Tu comprends que mes économies sont limitées.
Je glisse alors ma main dans mon corset et en ressorti une petite bourse bien garnie :
- Hein' ' Qu'est ce que tu as là' '
Je souris :
- Tu oublies que je travaille moi-aussi. Mes deux francs cinquante que je gagne à chaque séance de voyance ont fait des petits.
Il respire d'aise :
- Alors là' ! Moi qui pensais au moyen le plus pratique pour te proposer de quitter ce magasin et d'aller fouiner dans les fripes américaines !
- Je ne porterais jamais les affaires des autres' Je préférerais plutôt mes loques à ces fripes dont on me parle si souvent.
Il sourit :
- Je trouve ma petite femme bien plus perspicace que je ne le pensais.
Nous reprenons notre errance à travers les magasins, et je pus enfin trouver ce que je voulais. Je m'achetais une jolie robe cintrée à grandes fleurs, un petit sac à main, une paire de chaussures plates, car je ne savais pas marcher avec des talons, et comble du luxe, un flacon de shampooing ! Je n'en avais jamais eu' ! Chez Na Daouia, on se lavait au savon de Marseille' Mais j'ai déjà vu des femmes se laver la tête et la chevelure avec cette mousse qui prenait toute les couleurs de l'arc en ciel.
Je mets mes trésors dans un grand sac que mon mari propose de porter. Il le soupèse et fait une moue ironique :
- Tu en as fais des courses toi.
Je ris :
- Et si on allait s'approvisionner en produits alimentaires '
- Tu veux qu'on aille au monoprix '
Je hoche la tête :
- Oui' Je veux acheter enfin ce que j'ai envie de manger' du fromage, des yaourts, du pain blanc, du chocolat, des biscuits, des pâtes, des'
Kamel m'interrompt :
- Cela suffit' Tu vas te ruiner !
- Mais non ! J'ai encore assez d'argent pour aller même au marché' Nous allons acheter aussi des légumes et des fruits'
- Tu vas dépenser toutes tes économies Louisa' '
Je hausse les épaules :
- Et alors' ' Je pourrais encore travailler, et mettre quelques pièces de côté' Nous reviendrons alors les dépenser ici dans cette ville merveilleuse.
Je lève les yeux vers les premières lumières qui annonçaient la tombée de la nuit, et les multiples guirlandes lumineuses qui ornaient les restaurants et les grands magasins.
C'était magnifique. J'humais enfin le véritable parfum d'une ivresse que je ne connaissais pas encore : la quiétude ! Kamel me précède dans les grandes surfaces et les marchés, et on s'approvisionna "sérieusement" cette fois-ci. Je poussais le luxe jusqu'à acheter une boîte de bougies parfumées, qui nous changeraient à coup sûr des bouts de chandelle qu'allumait Na Daouia.
Nous rentrons chez nous épuisés mais heureux de notre journée.
Je commençais à m'habituer dans la cage d'escaliers, à l'obscurité des paliers. Je n'avais plus peur de tomber ou de rencontrer des ivrognes ou des souris' Je n'avais plus peur de rien ! Kamel ouvrit la porte de notre mansarde, et comme je ne m'attendais pas à trouver la lumière allumée, je fus surprise.
(À suivre)
Y. H.




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