Algérie - 07- Occupation Française


Louis Eugène Cavaignac
Né le 15 octobre 1802 à Paris et mort le 28 octobre 1857 à Ourne (Sarthe), est un général et homme politique français. Gouverneur d'Algérie (1848) puis président du Conseil des ministres chargé du pouvoir exécutif durant l'année 1848. Candidat à l'élection présidentielle de 1848, il est battu par Louis-Napoléon Bonaparte.
Il est le frère du républicain Godefroi Cavaignac et le fils de Jean-Baptiste Cavaignac, le conventionnel.

Carrière militaire

Élève distingué de Sainte-Barbe et de l'École polytechnique en 1820, il poursuit sa formation de 1822 à 1824 à l’École d’application d’artillerie à Metz. Il entra dans le génie et était capitaine en second dans le deuxième régiment du génie, à la campagne de Morée.

La Révolution de 1830

En 1830, Louis-Eugène Cavaignac se trouvait à Arras, et il fut l'un des premiers à se déclarer pour le peuple. Après la Révolution de 1830, il manifesta hautement ses tendances républicaines comme son frère aîné Godefroi. En 1831, il signa à Metz, le projet d'association nationale. En conséquence de cette démarche, le gouvernement le mit en non-activité.
L'Algérie

Il est éloigné en Algérie en 1832 dans l'armée d'Afrique où il se signala lors de plusieurs expéditions périlleuses. Après le succès de l'expédition de Mascara, à laquelle le capitaine Cavaignac avait pris part, le maréchal Clausel, songeant à rentrer à Oran, voulut laisser une garnison française à Tlemcen qu'il occupait à l'extrémité ouest de l'Algérie, à une distance considérable de tous secours, au milieu des Kabyles entreprenants et belliqueux. Cavaignac fut désigné. On lui adjoignit 500 hommes déterminés, avec le titre de chef de bataillon provisoire. C'était en janvier 1836.
Il résista pendant quinze mois dans le méchouar de Tlemcen à tous les efforts d'Abd-el-Kader (1836-1837). Cavaignac fit tête à tout. Il repoussa les attaques réitérées de nombreuses troupes et il fit des approvisionnements au moyen de ses excursions chez les tribus voisines. Enfin, il fut relevé en mai 1837, et le 4 avril suivant, le grade de chef de bataillon lui fut conféré à la sollicitation du maréchal Bugeaud. Le commandant Cavaignac quitta bientôt l'Afrique et revint en France où l'appelaient de graves intérêts et où il fut retenu quelque temps par des problèmes de santé.
À peine rétabli, il retourna à Alger où il fut de nouveau abandonné avec son bataillon dans Cherchell, ainsi exposé à des dangers plus grands et plus continuels qu'à Tlemcen. Il s'en tira avec grande gloire et une blessure grave (1840). Blessé de nouveau devant Milianah, il fut nommé colonel de zouaves et continua à servir la France par ses faits d'armes. Il prit aussi part à la victoire d'Isly, où il commanda l'avant-garde (1844). On lui accorda enfin, en 1844, le titre de maréchal de camp.
La Révolution de 1848

Après la Révolution de février 1848, un des premiers actes du gouvernement provisoire fut de l'élever au grade de général de division, en lui confiant le gouvernement de l'Algérie, il revint cependant en métropole et se fit élire représentant du peuple dans les départements de la Seine et du Lot.
Plusieurs fois on lui offrit le portefeuille de ministère de la Guerre, mais il s'obstina longtemps à le refuser. Il ne finit par l'accepter qu'à la suite de l'attentat du 15 mai contre l'Assemblée nationale, du 17 mai au 28 juin 1848, lorsque le gouvernement provisoire eut cédé la place à une commission du pouvoir exécutif, composée de cinq membres.
Le 23 juin commence ce que l'on appelle les Journées de Juin, une révolte ou révolution par les partisans de la République démocratique et sociale à Paris. Cavaignac se dérobe aux demandes pressantes du gouvernement de faire sortir de leurs casernes la nombreuse troupe. Le 24 juin, un décret de l'Assemblée nationale lui délègue tous les pouvoirs exécutifs. Il montre d'abord quelque hésitation sur les mesures à prendre, mais il déploie bientôt la plus grande énergie et parvint, après plusieurs jours d'une lutte acharnée (24, 25 et 26 juin) qui fit 1 600 tués coté gouvernemental et entre 3 000 et 5 000 morts du coté de l'insurrection, à prendre le contrôle.
Le 28 juin, l'Assemblée déclara qu'il avait bien mérité de la patrie, lui offre le bâton de maréchal de France qu'il ne crut pas devoir l'accepter, et lui confia de nouveau le pouvoir exécutif avec le titre de président du conseil des ministres, qu'il conserva jusqu'au 20 décembre 1848. Investi de ces pouvoirs, pour prévenir le retour du désordre, il ordonna la mise en état de siège, la suspension des journaux hostiles, la transportation des insurgés. En même temps, il refusait son concours à la propagande révolutionnaire, offrait un asile au pape chassé de ses États et envoyait des troupes en Italie pour protéger sa retraite.
La popularité beaucoup trop rapide du général Cavaignac, l'engouement de la bourgeoisie pour tous ses actes sans exception, se sont usés bien vite. Après la promulgation de la nouvelle constitution, celle du 4 novembre instaurant la deuxième République et l'élection du président de la République au suffrage universel, il se porta candidat à la présidence de la République, mais il ne put guère réunir que le cinquième des suffrages : il quitta le pouvoir avec une simplicité digne.
La fin de carrière politique

Il fut nettement battu par Louis-Napoléon Bonaparte, à qui il refusa de prêter serment après le coup d'État du 2 décembre 1851 (Bonaparte eut 5 434 000 voix, Cavaignac 1 448 000 voix et Lamartine 8 000 voix).
Élu député de Paris en 1852, réélu en 1857, il refusa de prêter serment à l'Empire et pris sa retraite, retiré dans la Sarthe. Il mourut subitement en octobre 1857, dans son château d'Ourne (Sarthe).



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