Algérie

Louh et le bois


Tayeb Louh, malgré son nom qui semble indiquer le contraire, ne pratique pas la langue de bois. Invité à s?expliquer lors du congrès de l?UGTA sur la situation socioéconomique, le ministre du Travail a assuré que tout allait bien, que l?inflation et le chômage étaient maîtrisés, que la centrale syndicale était la meilleure possible pour représenter les travailleurs et que les Algériens seront bientôt heureux, s?ils ne le sont pas déjà. Promesse phare annoncée, la création de 2 millions d?emplois d?ici 2009. La date n?est bien sûr pas le fruit du hasard, mais pour réaliser cet objectif, il faut bien comprendre qu?il va falloir créer 5000 emplois par jour à partir de demain, ce qui n?est pas évident. Comment le faire, sachant que de l?aveu même de Tayeb Louh, il n?a été créé que 120 000 emplois depuis 2005, soit en trois ans, soit trois fois la période que le ministre promet d?utiliser pour créer près de 20 fois plus d?emplois ? On peut déjà le promettre, sachant que les mathématiques n?ont rien à voir avec la politique. Mais en attendant la concrétisation de ces nouvelles promesses, des Algériens ont fait d?autres promesses. Lu dans La Dépêche de Kabylie, 8 familles de Lakhdaria promettent de se suicider collectivement si des emplois ne sont pas créés pour leurs enfants, comme promis par l?entreprise qui a utilisé leur terrain. L?emploi est-il à ce point sensible que des familles évoquent le suicide comme solution finale ? Ne peuvent-ils pas attendre 2009 comme tout le monde ? Et bien non. Petit bilan provisoire, il y avait la parabole collective, les taxis collectifs, les mariages collectifs et les viols collectifs. Il y a maintenant les suicides collectifs. L?Algérie avance, groupée, ensemble, collectivement, main dans la main. A terme, si des solutions ne sont pas trouvées, il va bien falloir inventer les cercueils collectifs. En bois bien sûr.
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