Travelport est un
fournisseur mondial des solutions technologiques de gestion pour la
distribution et la vente de services de voyages. Détenu à 68, 34% par un fonds
de pension américain, Blackstone, son système de réservations informatiques (Global
Distribution Systems ou GDS) est présent dans 160
pays, revendique 30% du marché mondial des services au voyage et présente en 2010
un résultat net de 2, 3 milliards de dollars. Début mai, il s'est installé en
Algérie. Entretien avec son représentant local.
Travelport est le deuxième
GDS à s'installer en Algérie après Amadeus. Pourquoi cet intérêt pour ce pays ?
L'opérateur est
leader des services aux voyagistes et tour operators
dans beaucoup de régions du monde. Il est présent dans le plus grand marché
actuellement, celui des Etats-Unis, Canada et Mexique.
Mais il est également présent en Europe, au
Moyen-Orient et en Asie. La seule région où son implantation reste modeste est
celle de l'Asie pacifique dont le marché est occupé par un autre grand acteur
mondial du marché, l'américain Sabre. De ce fait, Travelport
a pour vocation d'aller là où se trouvent des marchés à conquérir et, pour 2011,
il a été décidé d'accorder une priorité particulière au marché maghrébin avec
un intérêt particulier pour l'Algérie.
Quels sont les
critères qui ont incité Travelport à s'intéresser au
marché algérien ?
Le marché est
potentiellement porteur. C'est l'un des critères qui a prévalu pour le choix
d'investir dans ce marché. La raison est sans doute due à la perspective d'un
marché maghrébin qui est perçue dans notre métier comme dans d'autres, à
l'étranger, comme une donnée incontournable pour laquelle il faut se pré-positionner. L'autre raison, disons immédiate, est
qu'il n'y a pour l'instant en Algérie qu'un seul opérateur de taille mondiale, l'européen
Amadeus. L'arrivée d'un 2ème GDS favorisera l'émergence de solutions et de
services compétitifs. Elle stimulera le marché.
A l'examen des
chiffres de Travelport dans le monde et en Afrique en
particulier, on s'aperçoit de sa forte présence dans les régions anglophones et
pas francophones. Pourquoi ?
Un réflexe du
passé, sans doute. L'on commence, aujourd'hui, à se débarrasser d'une vieille
idée liée à la langue et au fait que l'Afrique du Nord, comme l'Afrique de
l'Ouest francophone, n'utilise que le français comme outil de travail dans un
métier créé par les Anglo-Saxons et les Américains essentiellement à partir des
années cinquante-soixante en raison de la densité de
leur marché aérien et du voyage. C'est intéressant d'ailleurs de voir que les
performances de Travelport sont enregistrées en
Afrique anglophone : 88% de parts de marché en Ouganda, 62% de part de marché
au Kenya, 79% en Zambie. La tendance consiste justement à parier sur un marché
francophone qui se met de plus en plus à l'anglais et qui s'intègre à la
globalisation.
Quelle analyse
faites-vous du marché algérien ?
Comparé à ce qui
se fait dans le monde, il est à faire ! Nous sommes des intermédiaires entre
les compagnies aériennes, les chaînes d'hôtels, les sociétés de location de
voitures, les compagnies ferroviaires et tour operators,
et les revendeurs finaux du secteur, principalement les agences. Dans notre
pays, hormis les compagnies aériennes et les agences de voyages, les autres
chaînons manquent à l'appel. Travelport dans le monde,
ce sont 304 millions de réservations de places d'avion annuellement, 17
millions de réservations de voitures par an, 26 millions de réservations
d'hôtels par an, 2 millions de réservation de train annuellement. Ce sont des
chiffres qui donnent le tournis et s'appliquent à des marchés où tous les
chaînons de l'industrie du voyage fonctionnent. En Algérie, où des métiers
commencent à peine à se structurer, il faut attendre et espérer que la
modernisation des systèmes informatiques d'information et des systèmes de
paiement aille vite. Avec une carte de crédit, dans notre pays, ce n'est pas
encore facile d'acheter un produit mais ça viendra. Il faut parier sur le moyen
et le long terme.
Le marché algérien
est limité. Quelle clientèle ciblez-vous alors ?
Le cœur de cible, ce
sont les agences de voyages. Il y en a actuellement 800 à l'échelle nationale. Ils
représentent le principal marché pour 17 compagnies aériennes qui desservent la
destination Algérie. Il s'agit de faire en sorte de leur offrir le meilleur
service pour qu'elles puissent à leur tour l'offrir à leurs clients. Il s'agit
d'avoir des services compétitifs. Il s'agit aussi de miser sur deux axes que
nous considérons comme prioritaires : l'excellence opérationnelle et la
proximité partenariale.
Quelle part de
marché revendiquez-vous ?
C'est trop tôt
pour prétendre à une quelconque part de marché. Il faut bien le connaître, le
baliser mais nous avons des atouts et allons proposer des offres innovantes. L'ambition,
au bout de l'année 2011, c'est 10% de parts de marché.
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Posté Le : 10/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Léna Said
Source : www.lequotidien-oran.com