Algérie - Revue de Presse

Lorsque le transport fait défaut



Une fois encore, le transport public après le f'tour a manqué à une population constantinoise en mal d'aération et de culture.

Le faux bond des transporteurs est d'autant plus ressenti par les jeûneurs que, depuis plusieurs années, Constantine n'a pas connu un mois de Ramadhan aussi foisonnant et riche en terme d'animation culturelle.

En effet, depuis pratiquement le début du mois de jeûne, les salles de spectacles du théâtre régional, du théâtre de verdure, des complexes culturels Malek Haddad et Al-Khalifa à Constantine, le centre culturel M'hamed Yazid au Khroub n'ont pas désempli.

Il y a eu également le festival annuel des Aïssaoua «Khardjet Sidi Rached», lequel vient juste de se terminer, et qui a créé l'événement car l'édition de cette année a été rehaussée par une participation internationale et de qualité. L'événement se déroulant parfois en plein air, les soirées ramadhanesques constantinoises ont été très animées par une foule chaque soir plus nombreuse. Bref, l'animation durant ces soirées chaudes du Ramadhan était au top niveau.

Malheureusement, de nombreux citoyens se sont plaints de n'avoir pas pu faire profiter leurs familles de ces soirées à cause des moyens de transport public car, disent-ils, ils ont trouvé les stations de bus désespérément vides après le f'tour. Cette frustration est bien illustrée par cette déclaration de quelques habitants de la cité Oued Lahdjar sur les hauteurs de Didouche Mourad, de Hamma Bouziane et à un degré moindre Zighoud Youcef, rencontrés hier soir devant les stations de bus face à la gare ferroviaire : «On étouffe de chaleur dans des appartements étroits et nos familles avaient une envie folle de voir les Aïssaoua. Malheureusement, faute de bus de transport public après le f'tour, nous n'avons pas pu nous rendre à Constantine en famille. Nous sommes venus seuls grâce aux taxis clandestins, qui eux sont disponibles dès 20 heures et travaillent jusqu'à minuit passé ».

Férus de l'art Aïssaoui dont ils ne rataient jamais une manifestation et parce que certains le pratiquaient de père en fils, ces citoyens issus de la vieille ville (Souika) d'où ils furent délocalisés après que leurs demeures soient tombées en ruine, n'ont cessé d'exprimer leur désappointement tout en clouant au pilori les transporteurs qui les ont laissés en rade. Et ils n'avaient pas tort, à cette station qui dessert des agglomérations périphériques et quelques quartiers de la ville, il n'y avait, durant toute la soirée, aucun bus.

Par contre, il y avait de nombreux taxis clandestins assurant la ligne Békira, Hamma Bouziane et Didouche Mourad qui ne cessaient de débarquer et d'embarquer des passagers qui les prennent d'assaut dès qu'ils pointent le bout du… capot ! Des échos similaires nous sont parvenus aussi des citoyens habitant dans la périphérie de la ville des ponts comme le Khroub, Ali Mendjeli et Djebel Ouahch. Aucune explication quant à l'absence des bus durant les nuits n'a été obtenue, les responsables syndicaux étant absents au téléphone.


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