Lorsque le PDG sort de ses gonds

Le président directeur général par intérim, Abdennaceur Hadj Rabia, a perdu son sang-froid en entendant M. Azzoug, du syndicat du personnel technique d?Air Algérie, lui apporter la contradiction lorsqu?il a abordé les problèmes de la direction technique, dont certains de ses cadres sont actuellement en prison pour une affaire de marché « douteux ». Après avoir entendu le compte rendu sur la situation de cette direction, Hadj Rabia a beaucoup insisté sur « le respect des règles et de procédures de passation de marchés » en exigeant qu?elles soient appliquées « d?une manière rigoureuse ». « Si toutes les étapes de cette procédure sont appliquées, il n?y aura aucun problème. Si vous avez des problèmes de retard dans la domiciliation des factures auprès des banques publiques, allez domicilier chez les banques étrangères. Pour ce qui est des services des douanes, nous les avons saisis par écrit pour qu?ils nous appliquent des procédures plus souples. Nous manquons de communication avec nos partenaires », a lancé le responsable avant d?interpeller ses cadres sur le respect des délais d?immobilisation des avions. « Il faut revenir aux normes utilisées ailleurs, comme celles d?Air France... », a-t-il indiqué, avant d?être interrompu par M. Azzoug : « Donnez-nous les moyens d?Air France et on respectera le délai que respecte cette compagnie. Nous n?avons aucun moyen pour travailler. Je refuse que mon service soit sermonné de la sorte. Les techniciens sont obligés de louer des logements à proximité de l?atelier pour pouvoir travailler jour et nuit. » Surpris par cette réaction, le PDG a répondu : « Ce n?est pas le cadre pour parler de cela. Je vous interdit la confrontation. Nous parlons de gestion et le jour où les missions d?audit viendront, ce sont tous les services de la compagnie qui donneront des réponses. » Il a appelé à un dialogue transparent avec le partenaire social, avant de lancer en colère : « Celui qui tient le ciel n?a qu?à le laisser tomber et que cette direction retrouve sa sérénité. »