Algérie

Lorsque la cerise se mord la queue



Dans un pays où l'on a les pires difficultés pour subvenir aux besoins les plus élémentaires et à joindre les deux bouts, certains commerçants font dans l'indécence. En effet, à un moment où les agrumes de saison sont inabordables, même pour les bourses dites favorisées, des commerçants en fruits affichent ces derniers temps, surtout au moment des fêtes de fin d'année où tous les excès sont permis, sans coup frémir, des prix dépassant tout entendement sur les fruits dits exotiques ou autres hors saison, comme le raisin, le melon et la cerise. Cette dernière est même affichée, pour la qualité supérieure, à 4500 DA le kilo, soit près d'un demi-million de centimes, alors que pour les autres calibres, le prix oscille entre 2200 et 3000 DA. Un prix qui vous donne froid au dos.Et à ce prix-là, il se trouve des gens qui l'ont achetée du fait que la barquette, dans laquelle le fruit rouge était exposé, était pratiquement à moitié vide. Interrogé sur cette « indécence », le commerçant nous dira : « Tant qu'il y aura des gens qui achètent, je ne les priverai pas de ce plaisir de manger la cerise même en hiver. » Il nous fera aussi remarquer que nombreux ont été des clients dont les femmes enceintes ont ressenti des envies de manger de la cerise, faute de quoi, le bébé naîtrait avec une tâche sur le corps. C'est dire que lorsqu'on aime... on ne compte pas. En attendant, la cerise se mord la queue même si elle est d'un précieux secours dans les inflammations des voies urinaires, les coliques néphrétiques et les cystites et utile dans la grippe et la jaunisse. Les qualités diurétiques de la plante en font un traitement complémentaire de choix dans l'arthritisme, les rhumatismes, la goutte et l'hydropisie. Enfin son action éliminatrice la rend utile dans la composition de tisanes amaigrissantes. Il reste que le traitement médical à partir de cette queue de cerise ne vaut guère ce kilo à 4500 DA.


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