Lorsque l'aiguille remplace le pinceau

Utiliser de la fetla pour réaliser des calligraphies est un défi que s'est lancé Aziz Zerari. Ce spécialiste absolu et incontesté de la broderie, pour qui la fetla n'a aucun secret, nage depuis trois ans dans le monde des toiles et de la décoration murale et d'intérieur. Aziz Zerari, de la création haute-couture, a voulu perpétuer le patrimoine ancestral à travers des toiles et des tables basses superbement décorées pour agrémenter les salons. Ces réalisations font l'objet d'une exposition vente organisée à la galerie Ezzou-art du Centre commercial et de loisirs de Bab Ezzouar. Cet évènement intitulé « l'art de la fetla à l'infini » qui s'étalera du 10 janvier au 10 février prochain, renferme 36 tableaux, 1 salon et 20 costumes traditionnels. Des créations reflétant le savoir-faire, la recherche et la maîtrise de la technique du travail de la fetla. Comme elles sont le témoin de la percée du mystère des entrecroisements de cette broderie qui a résisté au temps, bien que les motifs initiaux et authentiques ne sont plus repris. D'où l'intérêt de cette exposition qui a remis au goût du jour des motifs lointains, mais aussi ceux imaginés, créés et réalisés par Aziz Zerari. Ce dernier a déjà signé plus de 8000 motifs. Parallèlement aux tableaux, des robes traditionnelles, des caftans et des caracos ornent cette exposition. Coupés dans la moire ou dans de la taffetas moiré, les tenues, généralement commandées par les futures mariées, attestent également de l'ingéniosité et du doigté du créateur. Parmi les pièces présentées, un caftan datant de 1895 et appartenant à sa grand-mère. Une pièce d'une grande valeur artistique mais surtout affective car comme nous le dira Aziz Zerari : « C'est cette tenue que m'a mère faisait sortir afin de l'aérer, qui m'a propulsé dans l'amour de la broderie et m'a guidé pour faire perpétuer un art ancestral ».