Algérie

Lors d'un meeting grandiose à Béjaïa



Lors d'un meeting grandiose à Béjaïa
"Vous êtes des géants", s'est-il écrié à l'adresse des Béjaouis qui, un jour de 1999, s'étaient entendu dire par Bouteflika qu'ils étaient "des nains". Et d'en rajouter une couche en s'engageant à ne pas intégrer "des Kabyles de service" dans le gouvernement.Tamazight sera langue officielle si le candidat Ali Benflis est élu président de la République, le 17 avril prochain. C'est un engagement ferme que Benflis a, lui-même, annoncé lors d'un important meeting, jeudi, dans la wilaya de Béjaïa. Dans la salle Bleue abritant la rencontre, pleine à craquer à cette occasion, les participants à son meeting se sont distingués des autres régions en l'accueillant par un slogan exigeant la priorité de la reconnaissance identitaire. "Imazighen, imazighen".Intégrant d'entrée cette donne, Benflis a tout de suite annoncé la couleur en se faisant porte-parole des Béjaouis, une façon pour lui de leur montrer à quel point il a entendu leur appel. "Avant de me donner le gaz, l'électricité, l'eau ou l'autoroute, dis-moi qui je suis ' Moi, je te dis que j'ai une langue et au lieu de la prendre en charge tu me dis on étudiera la question", a-t-il déclaré pour relever les tergiversations des différents pouvoirs successifs autour de la prise en charge de la question identitaire.Dans un discours où il s'est exprimé tours à tour en berbère, en arabe et en français, le postulant à la magistrature suprême a considéré que "le reniement de la personnalité et le reniement de l'identité, il n'y a pas plus criminel que cela". "Je m'engage à une reconnaissance par l'Etat de la réalité de ce que nous sommes et de ce que vous êtes", a-t-il entonné tout en insistant sur le fait que "nous voulons vivre notre identité qui est celle de nos parents et nous n'avons pas de parents de rechange". Tout en promettant que sous son autorité, "Imazighen auront à vivre pleinement leur amazighité", l'ancien chef de gouvernement indiquera : "Je prendrai une position officielle si le peuple me crédite de sa confiance. Plus que cela, je ferai admettre par le dialogue et non par le mépris à toutes et à tous que l'Algérie sans l'officialisation de tamazight est une Algérie diminuée, réduite, déficiente et non savante."Et pour mieux convaincre de sa bonne foi et de sa détermination à prendre en charge dans les faits cette question, l'ancien patron du FLN prend fait et cause pour les défenseurs de l'amazighité, citant l'exemple de l'engagement de Mouloud Mammeri. "Mammeri que la paix soit sur ton âme, tu as voulu vivre ton identité pleinement et nous, nous sommes les continuateurs de ton combat".Le candidat a cependant fait état d'obstacles pouvant se dresser sur son chemin pour aboutir à l'officialisation de tamazight en relevant qu'il est "un politique" et qu'à ce titre, il connaît "les croche-pieds", avant de se lancer un défi : "Je vous conduirai à la fontaine de l'officialisation et vous permets d'étancher votre soif", a-t-il promis à une assistance scandant "Benflis président". Pour se montrer en phase avec les Béjaouis, et au-delà des combats de la population kabyle, l'ancien patron de la formation majoritaire a observé une minute de silence à la mémoire des "martyrs de 1963, d'Avril 80 et du Printemps noir".Se félicitant de l'accueil chaleureux qui lui a été réservé, Benflis a avoué à l'assistance que "c'est le plus beau jour" de sa vie, non sans avoir relevé, allusion à l'empêchement du meeting de Sellal, que Béjaïa "est devenue interdite pour la visite de certains hauts responsables parce qu'ils l'ont considérée comme non concernée par le développement".L'ancien chef de gouvernement a expliqué la raison de sa visite à Béjaïa. "Je suis venu pour lever l'embargo qui est imposé à cette région parce qu'elle a su dire non à l'injustice et parce que vous refusez de plier à la dictature". "Vous êtes des géants", s'est-il écrié sous un tonnerre d'applaudissements. Dans le projet qu'il compte instituer dans le cas où il serait élu président, Benflis s'est engagé à ne pas intégrer "des Kabyles de service" dans le gouvernement d'union nationale qu'il constituera : "J'intégrerai des personnes qui émanent de vous", a-t-il assuré. À Jijel, où Benflis a animé son second meeting jeudi, il a lancé un certain nombre de messages politiques dont le plus saillant est son refus personnel de voter pour le projet de réconciliation nationale.Khenchela : des milliers de citoyens marchent pour BenflisHier vendredi, Benflis a fait une halte dans deux wilayas de l'Est : Oum El-Bouaghi et Khenchela. Dans les deux wilayas, le prétendant aux plus hautes fonctions de l'Etat a fait un triomphe. Mais la singularité de son périple a été cette affluence des Khenchelis à sa rencontre. En effet, Khenchela a plébiscité, hier, la candidature de Benflis.Le tout-Khenchela s'est mobilisé pour voir l'ancien chef de gouvernement et lui dire son soutien franc et fort. C'est ainsi que les Khenchelis avaient pris d'assaut la Maison de culture du chef-lieu de wilaya où a été initialement programmé le meeting du candidat à 17 heures. Mais l'affluence d'une foule impressionnante et grandissante au fur et à mesure qu'approchait l'heure du meeting a rendu infranchissable la Maison de culture ainsi que ses alentours non seulement à la population mais aussi aux services de l'ordre. L'importance de la foule, difficile à contenir dans un espace fermé, a contraint les organisateurs à changer le lieu du meeting et à le tenir en plein air.Mais un meeting du candidat à lui seul n'a pas suffi aux Khenchelis pour dénoncer "le mépris du pouvoir actuel" à leur égard. Ils ont en sus marché, par milliers, pour dire "non à la hogra, oui à un changement radical". Parmi les slogans scandés, deux ont été souvent répétés par la foule : l'un pour dire "Barakat, Bouteflika rah ou mat" et l'autre pour vilipender Sellal par des mots trop durs que nous n'écrirons pas ici. L'arrivée de Benflis a provoqué une vive émotion et une explosion de joie chez la foule à telle enseigne que le candidat n'a pu faire son allocution d'entrée de jeu.Parmi les messages délivrés par le candidat figure sa recommandation à laisser les femmes voter massivement le 17 avril au motif qu'elles sont la clé de voûte de l'élection. À Oum El-Bouaghi, le directeur de campagne de Benflis a annoncé que "le 17 avril sera la date de notre libération des voleurs".N MNomAdresse email




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