Algérie

Longueur d'onde'



Aussitôt qu'Obama a clôturé sa messe du nucléaire ' sans gloire, il faut le souligner ' du fait que son allié Israël était aux abonnés absents, Ahmadinedjad a ouvert la sienne à Téhéran. Une réponse du berger à la bergère. Au-delà de ce dialogue de sourds et à distance, se précise une ligne de démarcation entre deux mondes distincts. Deux mondes qui ne sont pas et ne seraient, peut-être, jamais sur la même longueur d'onde' A Washington, Obama n'avait pas besoin d'un arsenal argumentaire pour instruire un procès contre l'Iran et accessoirement contre la Corée du Nord. Mais il lui était difficile d'appuyer sur le bouton devant une Russie indécise et une Chine plutôt rétive. Et parmi la short list des invités d'Obama, il y avait aussi des dirigeants de pays arabes qui, pour suspicieux qu'ils soient à l'égard du programme nucléaire iranien, n'en étaient pas moins dépités de constater qu'Israël est « autorisé » à zapper le conclave. La cause était entendue. Surtout de Téhéran où l'irascible Ahmadinedjad a convoqué au pied levé une contre-conférence où étaient conviés ceux qui ne sont pas en odeur de sainteté à Washington et à Tel-Aviv. C'est un peu le forum de ceux qui refusent « l'American way of life » version nucléaire. Hier à Téhéran, il n'était pas question de désigner les cibles comme cela a été fait à Washington. Les participants voulaient simplement dire à la face du monde que la maîtrise de la technologie nucléaire à des fins civiles est un droit inaliénable à tous les pays de la planète. Et il n'appartient ni aux Etats-Unis ni à aucun autre pays de désigner des « Etats voyous » à leurs yeux par le simple fait qu'ils ne font pas partie de leur sphère géopolitique.A Téhéran, les participants ont mis le doigt sur la plaie en dénonçant le fait qu'Israël qui possède plus de 200 têtes nucléaires n'a pas signé le TNP. Les ministres des Affaires étrangères syrien, libanais et irakien ont exhorté, en fait, leur principal cheval de bataille, eux qui sont immédiatement à portée des ogives d'Israël. Le ministre des Affaires étrangères irakien, Hosheyar Zebari, a déclaré que l'Etat sioniste devait « autoriser les inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à visiter ses installations nucléaires ». Les trois pays limitrophes d'Israël ont évidemment appuyé sans réserve le programme iranien.De quoi effaroucher les spins doctors de la Maison-Blanche qui tablaient sur un isolement de Téhéran. Ahmadinedjad, lui, a lancé un défi au président américain : créer un organe international indépendant chargé de superviser le désarmement et la non-prolifération nucléaires ! Mais, vue de Washington, Londres, Paris et Tel-Aviv, cette proposition constitue une arme de destruction massive pour le nouvel (dés) ordre nucléaire en préparation. 


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