Algérie

Londres presse l'UE de répondre rapidement



Le gouvernement britannique a réitéré, hier, sa menace de suspendre unilatéralement les dispositions douanières post-Brexit spécifiques à l'Irlande du Nord et demandé à l'UE une solution rapide. Dans un discours prononcé lors du congrès du parti conservateur du Premier ministre Boris Johnson, le secrétaire d'Etat chargé du Brexit David Frost a loué la "Renaissance britannique" amorcée grâce au Brexit après le long cauchemar de l'appartenance à l'UE, au moment où le Royaume-Uni fait face à de multiples crises et problèmes d'approvisionnement, notamment de carburant.À la tribune, David Frost a exhorté l'UE à être "ambitieuse", "cela ne sert à rien de faire du bricolage", a-t-il dit. "Nous avons besoin d'un changement important. Nous ne pouvons pas attendre pour toujours. Sans accord sur une solution rapide, nous devons agir en utilisant le mécanisme de sauvegarde de l'article 16, cela pourrait être finalement la seule manière de protéger notre pays, notre peuple, notre commerce, notre intégrité territoriale, le processus de paix", a-t-il affirmé. L'article 16 permet de passer outre certaines dispositions de l'accord en cas de graves difficultés économiques, sociétales ou environnementales. Engagé dans un bras de fer avec l'UE, le gouvernement de Boris Johnson demande la renégociation du protocole nord-irlandais lui-même, demande rejetée par Bruxelles, qui dit néanmoins être ouverte à des négociations sur la mise en œuvre du texte.
L'UE doit répondre aux propositions britanniques, "mais de ce que j'entends, je m'inquiète que nous n'obtenions pas une réponse qui permette les changements significatifs dont nous avons besoin", a déclaré David Frost. Pour éviter le retour d'une frontière entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande, et ainsi préserver la paix, le protocole nord-irlandais âprement négocié dans le cadre du Brexit crée de fait une frontière douanière entre la province britannique, qui bénéficie toujours du marché unique européen, et l'île de Grande-Bretagne.
Mais ce texte, à l'origine de vives tensions en Irlande du Nord, est conspué par les unionistes, attachés au maintien de la province au sein du Royaume-Uni. Ils l'accusent de perturber les approvisionnements du territoire et de créer une frontière en mer d'Irlande entre la Grande-Bretagne et l'Irlande du Nord. Dans son discours, David Frost a accusé l'UE d'avoir "la main lourde" et d'être à l'origine de l'effondrement du soutien transpartisan au protocole. Selon lui, "le protocole lui-même sape l'accord du vendredi Saint, qui a mis fin en 1998 à trois décennies sanglantes entre républicains favorable à l'unification de l'Irlande et unionistes attachés au maintien de la province au sein du Royaume-Uni.


R. I./Agences


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