Une cérémonie de clôture à la hauteur de l'événement
La cohorte de stars conviées au stade de Stratford a mis un parfait point d'orgue à la quinzaine, devant 80.000 personnes.
La cérémonie de clôture, dimanche, n'a pas dérogé à l'esprit léger insufflé pendant 16 jours aux Jeux olympiques de Londres, mettant à l'honneur la musique britannique qui, à l'image de ce que fut l'événement, symbolise l'universalité, l'inventivité mais aussi l'humour. Avant de transmettre le témoin à Rio, bien sûr fallait-il partir en beauté, en écho au quasi sans-faute dans l'organisation de ces Jeux. La cohorte de stars conviées au stade de Stratford, dans l'est de la capitale, a donc mis un parfait point d'orgue à la quinzaine, devant 80.000 personnes chauffées à blanc bien avant le top départ de la fête. Comme lors de la cérémonie d'ouverture, il était demandé au directeur artistique Kim Gavin de résoudre la difficile équation de faire moderne sans être dispendieux. Pari tenu, pour un montant estimé à une quinzaine de millions de livres (19 MEUR environ, loin des folies pékinoises de 2008), grâce à l'appui de 3500 volontaires et la bonne volonté des vedettes, payées une livre symbolique. Et comme au coup d'envoi officiel des JO, le 27 juillet, il s'agissait de rendre hommage au rayonnement du pays, son apport passé et actuel au monde, en privilégiant la légèreté à la démonstration de force. Quoi de mieux donc que la musique et la culture pop, née en Grande-Bretagne et qui a marqué profondément les jeunesses, au moins occidentales, de ces cinquante dernières années, depuis les figures tutélaires que sont les Beatles. Sous les yeux du Prince Harry, hôte des festivités en l'absence de la Reine, l'excentricité a donc vite pris le pas sur le solennel. A peine les dernières notes du God Save the Queen avaient-elles fini de descendre des travées que Madness, groupe phare de la pop locale des années 80, entonnait son cultissime «Our house» dans un délire fluo et kitsch à souhait. Les Pet shop boys, gloires des années 80 à la centaine de millions de disques écoulés, puis les sensations adolescentes One direction, se succédaient sous le crépitement des flashes et dans une ambiance bon enfant. Les athlètes, chaudement applaudis, ont aussi eu leur part de fête, s'éparpillant pêle-mêle sur la piste recouverte d'un Union Jack revisité par l'artiste Damien Hirst, dans un joyeux chaos, drapeaux et appareils photos à la main. Placés aux premières loges et n'hésitant pas à esquisser quelques pas de danse, ils ont pu assister aux prestations déjantées et pêchues de George Michael et d'Annie Lennox, à grand renfort de lumières de nightclubs. Ou celle, émouvante, d'Ed Sheeran, interprétant «Wish You were here» des Pink Floyd représentés par le batteur Nick Mason. Les célèbres Spice Girls, réunies pour l'occasion et juchées sur le toit des taxis, l'ancien chanteur d'Oasis Liam Gallagher, les groupes Queen et Muse ont poursuivi, avec plus ou moins de bonheur, ce concert géant. Bien plus réjouissante, la prestation du Monthy Python Eric Idle, sifflotant avec gourmandise son «Always look on the bright side of life», extrait du film «La Vie de Brian». De son côté, Rio, qui s'est vu remettre le drapeau olympique, a eu très exactement huit minutes pour donner un avant-goût sans surprise des prochains Jeux, un cocktail de samba, capoeira et danseuses de carnaval avec en têtes d'affiche le légendaire footballeur Pelé et le chanteur Seu Jorge. Dans un final crypto-punk aux accents grandiloquents, la vasque olympique s'est lentement éteinte. Pour laisser le mot de la fin aux vétérans The Who, entonnant «My generation» avec la même verdeur qu'avant, à l'image du Royaume-Uni, ce vieux pays encore en ébullition.
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Posté Le : 14/08/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : L'Expression
Source : www.lexpressiondz.com