Algérie

Londres 2012, les désillusions déjà ESPOIRS AMENUISeS POUR LA DéLéGATION ALGéRIENNE



Londres 2012, les désillusions déjà                                    ESPOIRS AMENUISeS POUR LA DéLéGATION ALGéRIENNE
Il y a quelques semaines, dans les colonnes de La Tribune, nous nous montrions plutôt sceptiques sur les chances de la délégation sportive algérienne de revenir, médaillée, de Londres. Mais dans la foulée, c'était aussi faire, prématurément, un procès d'intention aux athlètes sélectionnés pour le rendez-vous et, plus particulièrement, prédisposés au dépassement de soi pour un pareil évènement mais, également, parce qu'ils partent à chances égales ou presque avec le reste des autres compétiteurs et peuvent, dans des circonstances exceptionnelles, trouver en eux les capacités pour réussir quelque chose. Toutefois, avec la présomption de dopage pesant sur le
duo Bouraâda - Bouras, les chances des Algériens ne peuvent qu'être réévaluées en baisse, forcément. Ainsi, le ciel est tombé sur la tête des responsables sportifs nationaux pour lesquels la boxe et, seulement, cette discipline contribuerait, peut-être, à sauver la face. Par ailleurs, la réactualisation des luttes intestines au sein du COA n'est pas sans en rajouter au climat délétère existant déjà, plongeant autrement le secteur sportif dans le doute d'autant plus que, jusque-là, il n'a, en réalité, vécu que d'autosatisfaction béate à partir du moment où les sportifs, toutes disciplines confondues, «raflaient» des médailles au cours de manifestations sportives organisées dans des pays, notamment arabes, lesquels jamais ne constitueront une référence et, encore moins, ne fourniront de repères à même de leur permettre de jauger leurs performances comparativement aux sportifs du reste du monde. En réalité, toutes les performances enregistrées au cours des évènements organisés sur le continent africain et/ou dans les pays arabes n'avaient en réalité pour conséquence que de masquer et renvoyer sine die un surplace paradoxalement passé inaperçu aux yeux de responsables techniques concernés, plus enclins à s'épancher dans les médias et hanter les couloirs des différentes fédérations pour obtenir ou arracher des stages pour leurs athlètes. Depuis des années, nul parmi nos concitoyens n'ignore l' épilogue d'un challenge raté par une délégation ou une sélection nationale et qui consiste pour l'un des responsables, dont le rôle de fusible est pratiquement déterminé à l'avance, de se «retirer de la sélection et assumer la pleine responsabilité de l'échec». Sauf que cet immense acte de «courage» et témoignage d'honnêteté «morale» n'aident pas à refaire l'histoire et encore moins de tirer des enseignements. Ce qui se passe actuellement au COA renseigne sur l'état de déliquescence de l'ensemble des valeurs morales et intrinsèquement sportives, si tant est qu'ils en justifient, de ses dirigeants. Quoi qu'il en soit, les responsables des fédérations, dont les disciplines seront présentes à Londres, sont eux-mêmes plus que réservés sur les chances de leurs athlètes à monter sur le podium. Ils s'en trouveraient même des anachroniques (Luttes associées, taekwondo et cyclisme) qui considèrent comme une fin en soi d'être présent à Londres, faisant donc leur «l'essentiel est de participer», passé chez les compétiteurs qui se respectent et respectent la notion même de sport et de volonté par «l'essentiel est de gagner». L'espoir pour le pays ne reposera finalement que sur les épaules de Soraya Haddad et un ou deux boxeurs pour que l'emblème national soit hissé aux jeux. Ce qui est bien maigre, d'autant plus qu'un tel dénouement signerait l'hallali pour l'ensemble du secteur sportif national qui ne parvient plus à se renouveler, malgré les moyens dont bénéficieraient les fédérations.
A. L.


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