Algérie

Loisirs: Les dominos jusqu'au s'hour



Les interminables parties de dominos constituent le principal loisir de bon nombre de jeunes et moins jeunes Oranais, notamment pendant le mois de ramadhan.

Ce jeu de société semble s'être, désormais, inséré dans le lot de notre quotidien à Oran, à l'instar des autres villes du pays. Il a détrôné tous les autres jeux de cartes qui avaient la préférence chez les anciens et constituaient l'essentiel de l'ambiance dans les cafés maures de la cité éponyme de Sidi El Houari. En évoquant cette époque, les nostalgiques ont résumé «autres temps, autres mÅ“urs» à propos de ce nouveau chamboulement en matière de loisir. Le jeu de dominos, qui exige une certaine maîtrise dans le calcul mental, a été adopté au fil des années, au point de s'introduire dans les foyers à la faveur de l'insuffisance flagrante de loisirs. Quelques instants après le f'tour, les mordus du domino s'empressent pour se rendre au café de leur quartier afin de faire partie du quatuor qui entamera la partie. Les retardataires patienteront pour remplacer le duo des perdants. La partie s'étalera durant toute la soirée et ne s'achèvera, assez souvent, qu'au petit matin, avec l'appel à la prière. D'autre part, de nombreux riverains organisent ces parties de dominos au coin d'une rue sous un candélabre ou au seuil de leurs habitations, en utilisant les moyens de bord. Une table suffit généralement pour réunir les joueurs qui ramènent chacun un banc ou une chaise. Dans ce jeu, le double six, hantise des joueurs, est la principale pièce suscitant toute l'attention, par rapport aux autres, car synonyme du maximum des 12 points qui sont comptabilisés en fin de partie en faveur du gagnant. Dans certains quartiers de la ville, on trouve des places publiques envahies par des dizaines de joueurs de dominos, sur les bancs et parfois à même le sol. Un brouhaha indescriptible se dégage de ces lieux, bien entendu, beaucoup perdant patience s'en prennent à leurs «coéquipiers» ou à leurs adversaires, contre une tricherie ou un mauvais réflexe. Des bagarres éclatent parfois car, le jeûne aidant, les nerfs sont parfois à fleur de peau et il suffit d'un rien pour déclencher des joutes verbales très... acides.

 Il faut noter, néanmoins, que beaucoup préfèrent jouer aux dominos pendant la journée, histoire de tuer le temps, surtout les gens qui sont en vacances. Après une longue grasse matinée et un saut au marché, commencent des parties qui durent presque jusqu'à l'appel du Muezzin. Et rebelote après le f'tour. «Les journées sont longues, c'est ramadhan et on ne peut pas aller à la plage, on regarde la télévision mais on s'en lasse rapidement. Alors, on joue aux dominos, c'est un jeu passionnant et on ne voit pas le temps passer. On n'est pas vraiment mordu de ce jeu, car, généralement, on ne le pratique que pendant le mois de Ramadhan, le reste de l'année on est occupé à travailler et on oublie ce jeu. Pour nous, ce sont les dominos, mais certains préfèrent jouer au rami, d'autres à la belote, mais il n'y a pas mieux que les dominos, dommage que les soirées soient trop courtes», nous dit un adepte des dominos.

 Quand la culture bat de l'aile, le citoyen s'organise pour tenter de combler le vide et jouir ainsi d'un moment d'évasion, le temps d'une partie de dominos ou de plusieurs.




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