Algérie

Loin du tumulte...



Réputée pour ses plages de la corniche Ouest, Oran offre également une corniche Est qui permet aux estivants de mêler la forêt à la mer, la bucolique au balnéaire, loin du tumulte qui caractérise Aïn Turck et ses proches localités.Contrairement à la corniche Ouest, les 20 km de route rénovée qui séparent Oran de Kristel ignorent (pour le moment, du moins) les désagréments que génèrent les embouteillages, les coups de klaxon et les dépassements inconsidérés des fous du volant. Les automobilistes ou excursionnistes qui empruntent cette route profitent du silence et de la quiétude qu'offre un maquis demeuré presque entièrement à l'état sauvage.
À l'exception de l'élargissement et de la rénovation du CW75 en 2019 et de quelques travaux de développement local, la corniche Est n'a pratiquement pas changé de visage depuis des dizaines d'années : d'un côté, un escarpement rocailleux menant vers les plages ? autorisées ou non ?, de l'autre, un maquis constitué de pin d'Alep, d'eucalyptus et autre agave.
La plage phare de cette corniche est Aïn Franine et sa source aux vertus thérapeutiques qui connaissent une fréquentation plus importante depuis l'ouverture d'une aire de stationnement (100 DA la place, contrairement aux 200 imposés par certains parkings de l'autre côté d'Oran) et l'installation d'un certain nombre de commodités.
Mais la majorité des points d'attraction sont les petites criques rocailleuses, accessibles exclusivement à pied à travers d'étroits sentiers, qui séduisent les groupes de jeunes et les pêcheurs à la ligne.
Et il n'est pas rare, en ces chaudes journées de juillet, de rencontrer des adolescents ou des enfants, munis de sac à dos et de bouteille d'eau, faire du stop pour se rendre à la plage. Ou, en fin de journée, émerger soudainement de sentiers de prime abord invisibles et marcher vers Belgaïd pour espérer trouver un moyen de transport pour rentrer chez eux.
Insalubrité sur les plages
À Kristel, localité balnéaire désormais défigurée par des constructions inachevées, les estivants peuvent prendre le frais à l'abri de pêche où des dizaines d'embarcations gisent sur le quai, se baigner à la plage de Sidi Moussa ou se rendre vers les plages de Dehalis et d'Aïn Defla.
Les baigneurs doivent cependant penser à s'équiper en sandales antidérapantes, les roches étant très glissantes et parfois coupantes. "Je préfère nettement les plages de Kristel à celles de la corniche Ouest où tu dois subir la circulation automobile, les parkingueurs autoproclamés, les plagistes et même, parfois, les estivants eux-mêmes.
Alors qu'ici, tu es tranquille, aucun bruit, juste le murmure des vagues", sourit un pêcheur à la ligne, sur les rochers de la plage de Dehalis. Plage qui est constituée de plusieurs criques rocheuses reliées par un sentier étroit, difficilement praticable. "N'était l'incivisme de certains énergumènes, cet endroit serait un coin de paradis", ajoute le pêcheur en désignant les détritus abandonnés au fil des jours par les estivants.
Il est vrai que la propreté n'est pas le souci premier des estivants, tout comme il ne semble pas être une préoccupation majeure pour les pouvoirs publics : partout des sachets en plastique, des bouteilles d'eau vides, des emballages de gaufrettes ou de biscuits, des restes de pastèque... Quand elles ne sont pas abandonnées sur place, les ordures sont fourrées dans des sachets et jetées sous un rocher ou contre un quelconque rempart. Résultat, pas un mètre carré n'échappe à la saleté, le nouvel arrivant se contentant de déplacer les détritus pour s'aménager un espace.
Il n'est pas étonnant que le coronavirus ne préoccupe pas outre mesure les baigneurs qui ne s'embarrassent pas de bavette ni de distanciation sociale. Malgré les alertes répétées des professionnels de la santé, le port du masque de protection n'est pas observé et les rassemblements entre amis autour d'une même table ou sous le même parasol sont nombreux.
Unique réalisation touristique qui a sorti Kristel de l'anonymat, un aquaparc entré en fonction en 2019, qui vient de rouvrir ses portes après près d'une année en raison du coronavirus. S'étendant sur près de deux hectares, le parc d'attraction aquatique offre notamment des jeux pour enfants et adultes, des piscines et des espaces de restauration.
Pandémie de Covid-19 oblige, les visiteurs sont tenus de respecter des mesures sanitaires strictes (prise de la température à l'entrée, usage du gel hydroalcoolique, distanciation physique), indique la direction sur sa page Facebook, en assurant que les espaces communs font l'objet de nettoyage régulier.

S. OULD ALI


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)