Algérie

Loin de l'équation syrienne Repère



L'Egypte serait-elle en train de basculer dans la guerre, puisque le recours aux armes s'étend, et que l'armée déclare en découvrir en fouillant le siège du parti des Frères musulmans ' Beaucoup ne l'excluent pas, même si les Egyptiens refusent cette perspective. Mais ce n'est malheureusement pas en la refusant que celle-ci n'apparaît pas. Depuis quelques jours, des morts sont signalés ; mais hier, l'Egypte était comme assommée, en tout cas obligée de croire que la situation s'est très sérieusement dégradée, avec des morts, mais aussi des soldats de l'armée régulière faits prisonniers. C'est là bien plus qu'un dérapage, ou un signal aussi fort soit-il, mais un dangereux face-à-face que les leaders politiques égyptiens s'emploient à identifier et désamorcer. A cet égard, le président égyptien par intérim, Adly Mansour, a ordonné l'ouverture d'une enquête.La demande a été formulée par Mohamed El Baradei, ainsi que le Front de salut national (FSN), une coalition laïque.Peu auparavant, l'armée égyptienne affirmait que des «terroristes armés» avaient attaqué le siège de la Garde républicaine au Caire. De simples manifestants, répliquaient les Frères musulmans, appelant dans le même temps à un «soulèvement». L'appel signé par le PLJ, le parti du président déchu, «exhorte la communauté internationale, les groupes internationaux et tous les hommes libres du monde d'intervenir pour empêcher d'autres massacres (...) et l'apparition d'une nouvelle Syrie dans le Monde arabe». Les événements semblent se précipiter, et surtout les analyses convergent vers cette perspective, sauf que si jamais cela devait se produire, ce ne sera en aucun cas une nouvelle Syrie comme l'appréhende également le chef de l'Etat russe qui soulignait que «la Syrie est déjà la proie d'une guerre civile, malheureusement, et l'Egypte se dirige dans la même voie».
L'on n'hésite donc pas à parler de guerre civile, ni même d'évoquer la Syrie, mais le danger est-il bien réel, autrement dit, l'Egypte s'achemine-t-elle vers une guerre civile, ce qui est tout de même différent d'une situation de crise avec recours aux armes ' La question est d'autant plus importante que le nouveau pouvoir égyptien, bien qu'issu d'un coup d'Etat, n'est pas dans la même situation que le régime syrien. Jusqu'à présent, pas la moindre condamnation. Il bénéficie même d'appuis. Ainsi en est-il du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, qui soulignait, dimanche à Alger, que «pour certains, l'Egypte était au bord de la guerre civile, ce qui a motivé l'intervention de l'armée». Dans une résolution, le Parlement européen avait demandé que le pouvoir soit «remis dès que possible à des autorités civiles démocratiquement élues», et appelé à un «retour rapide au processus démocratique», ce qui inclut la tenue d'élections présidentielle ou parlementaires.
Se faisant encore plus précis, l'ex-Premier ministre britannique, Tony Blair, désormais libre de ses opinions, a défendu la décision de l'armée égyptienne en soulignant que «les événements qui ont conduit à renverser le président Mohamed Morsi mettaient l'armée égyptienne face à un choix simpl : l'intervention ou le chaos». Ou encore soulignera Tony Blair : «Nous ne pouvons pas nous permettre un effondrement de l'Egypte.» Et d'appeler la communauté internationale à «s'engager aux côtés du nouveau pouvoir de fait et à aider le nouveau gouvernement à faire les changements nécessaires, particulièrement en matière économique, pour qu'il puisse répondre aux attentes du peuple». C'est là un discours fondamentalement nouveau, que l'on retrouve de différentes manières dans les différentes réactions suscitées par l'action des militaires égyptiens. Ce qui n'atténue en rien la violence qui s'est emparée de l'Egypte.


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