Algérie

Loi sur les hydrocarbures : «Les textes d'application prêts avant septembre», selon Attar



Les textes d'application de la nouvelle loi sur les hydrocarbures devront impérativement être prêts avant le mois de septembre prochain, pour permettre d'impulser le partenariat étranger, selon les instructions données par le ministre de l'Energie.S'exprimant hier sur les ondes de la Chaîne 3 au cours de l'émission «L'Invité de la rédaction», Abdelmadjid Attar a estimé que la pays a besoin de l'application effective, et la plus rapide possible, de la loi sur les hydrocarbures, que beaucoup de partenaires étrangers attendent pour s'engager.
Il regrette le retard pris dans la préparation des textes d'application qui permettront, selon lui, de corriger certaines lacunes contenues dans la loi et de redynamiser le partenariat dès 2021. «J'ai donné des instructions pour que les textes soient prêts avant la fin du mois d'août. Les partenaires étrangers sont en attente (?). La promulgation des textes d'application redonnera la confiance», a notamment déclaré le ministre de l'Energie.
En attendant l'entrée en vigueur des nouveaux textes, qui ne pourront être effectifs que dans deux ou trois ans, le ministre dit «compter à court terme d'abord sur le groupe Sonatrach». Pour lui, le groupe national doit s'atteler en priorité à valoriser les nouvelles découvertes.
Le ministre constate ainsi que la production de Sonatrach a accusé une baisse en raison, dit-il, des «énormes retards en matière d'investissement, de développement et d'amélioration des techniques de production, mais également du refus d'entreprendre des travaux de récupération dans d'une cinquantaine de petits gisements», qui peuvent, très rapidement, compenser la baisse de production du brut algérien et qui, en outre, sont susceptibles d'intéresser les investisseurs étrangers. «Il n'est pas normal», s'exclame-t-il encore, que des gisements de gaz découverts dans les années 1950 et abandonnés par la firme Total, en 2014, soient laissés à l'abandon. On doit, déclare-t-il, «mettre le paquet» pour les exploiter aux fins d'augmenter notre production.
Pour le ministre de l'Energie, l'Algérie se trouve, aujourd'hui, confrontée à une situation économique «difficile», provoquée par la dégringolade du marché pétrolier, qu'est venue, de surcroît, accentuer l'apparition de la pandémie de Covid-19. Cette situation a fait, dit-il, que le secteur des hydrocarbures, à la base de la «rente» et du développement économique, ne laisse escompter que des recettes de 23 milliards de dollars pour 2020, par rapport aux 33 milliards engrangés en 2019.
Il confirmera en outre la réorganisation prochaine du fonctionnement du groupe Sonatrach, qui sera soumise à un audit «pour le focaliser sur ses métiers de base» et arriver à réduire les coûts de fonctionnement et d'exploitation et être plus compétitif sur le marché. Pour M. Attar, il y a également nécessité pour Sonatrach de réduire le nombre de ses postes à l'étranger ainsi que les affectations effectuées «à droite et à gauche», qu'il considère n'étant en rien indispensables. Il n'en estime pas moins, cependant, que celle-ci doit y accroître sa présence, mais en tant que compagnie pétrolière chargée d'aller découvrir et exploiter du pétrole et du gaz à l'international, à commencer, indique-t-il, par des pays en Afrique.
S'agissant du marché gazier, le ministre de l'Energie estime que la concurrence est rude et que l'Algérie doit s'adapter, en oubliant notamment les contrats à long terme, pour miser sur le moyen terme, tout en défendant ses intérêts, en misant sur l'avantage de ses trois gazoducs la reliant à l'Europe et en refusant de brader son énergie.
«Sonelgaz est à genoux»
Abordant la question des prix à la consommation de électricité et du gaz, M. Attar a estimé qu'en raison de ses énormes créances et de la différence entre le prix de production de l'énergie et les prix administrés appliqués à la consommation, «Sonelgaz est aujourd'hui à genoux». Il explique que «le groupe Sonelagz, qui revend à perte sa production, aurait déposé le bilan, si ce n'était le soutien de l'Etat». «Je ne suis pas en train de défendre une augmentation des prix de l'électricité et du gaz aux citoyens, le Président a été clair à ce sujet», affirme le ministre de l'Energie.
Il précise cependant que «la priorité est de donner de l'électricité et du gaz aux opérateurs et investisseurs qui créent de l'emploi». Il indiquera que sur 50 zones industrielles créées sur le territoire national, seule la zone de Relizane a été entièrement raccordée au gaz et à l'électricité. Il révélera qu'il y a un chantier énorme en matière de raccordement des entreprises industrielles, mais aussi au sein du secteur agricole.
Il estimera nécessaire d'augmenter le taux de raccordement dans ces deux secteurs pour encourager l'activité de production et de création d'emplois. Il soulignera, par ailleurs, qu'il est important de revoir la tarification de l'énergie pour les grandes entreprises ou les hôtels haut de gamme, par exemple. «Il n'est pas normal que de grosses entreprises payent le même prix que le simple citoyen.»
Pour M. Attar, la priorité, aujourd'hui, est d'organiser l'usage de l'énergie produite par le pays afin, ajoute-t-il, qu'elle serve en priorité et à court terme à créer de l'emploi et de la richesse et, donc, de la croissance. «C'est, souligne-t-il, ce dont a besoin, dans l'urgence, l'Algérie pour se stabiliser.»


Liquéfaction du gaz naturel : Reprise de la production du complexe de Skikda
La compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach a annoncé la reprise de la production au niveau du complexe de liquéfaction du gaz naturel situé à Skikda (GL1K), et ce, depuis le 16 juillet, après un arrêt général dû à des travaux périodiques de maintenance, a indiqué hier l'entreprise dans un communiqué repris par l'APS. «Durant cet arrêt majeur, les équipements et appareils soumis à la réglementation et dont la durée de service arrive à terme, des visites et épreuves, ont été intégrés également dans l'étendue des travaux de l'arrêt», précise la même source. Les inspections et contrôles prévus par la loi sont conduits par l'Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH) et la direction générale des mines, fait savoir Sonatrach. Quant aux travaux de maintenance, ils sont pris en charge par les unités de maintenance internes de Sonatrach avec l'appui et le support des experts dans le domaine de la maintenance. Après l'enregistrement d'un avancement des travaux de 85%, un incident est survenu, le 21 février dernier, sur une turbine parmi les 14 contenues dans ce méga train. Le remplacement de cette turbine complète nécessiterait des délais dépassant les 18 mois. «Face à cette situation, le management de l'entreprise a pris la décision de réparer la turbine et de remplacer les pièces endommagées par d'autres neuves afin de remettre en service la turbine dans les plus courts délais», indique le communiqué. Par ailleurs, il a été décidé de maximiser la production de GNL dans les complexes d'Arzew (GL1Z, GL2Z et GL3Z) pour respecter les engagements avec les partenaires de Sonatrach. R. E.


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