Algérie

Loi sur l'obligation de réserve des militaires



Loi sur l'obligation de réserve des militaires
«Aucune raison objective qui justifierait une telle infamie ». Tel est l'avis de l'ex-ministre de la Défense Khaled Nezzar qui, à travers un entretien qu'il a accordé au journal en ligne Algérie Patriotique, a livré le fond de sa pensée sur la controversée loi par laquelle on veut intimer l'ordre aux militaires d'observer un devoir de réserve. Il dit tout ce qu'il pense de ce projet de loi, mais également de son initiateur, le chef d'état-major de l'ANP Ahmed Gaà'd-Salah.Khaled Nezzar n'y est pas allé de main morte pour dénoncer ce qu'il appelle de «grave dérive liberticide», cette loi entrée dans le processus devant aboutir à la promulgation du devoir de réserve imposé aux militaires. Dans son esprit même, juge le général Nezzar, ce projet de loi constitue une menace contre la liberté d'expression et une atteinte aux valeurs démocratiques.En fait, selon l'ancien ministre de la Défense, la mise en branle du dispositif, avec cette célérité, pour aboutir au plus vite à la promulgation de cette controversée loi s'explique par la peur ou le manque de confiance des autorités vis-à-vis des militaires, sinon comment expliquer que plusieurs textes en attente devant l'Assemblée nationale ont été différés sine die, des textes pourtant urgents pour accompagner l'application de la nouvelle Constitution plusieurs mois après son adoption ' Un empressement qui, en tous les cas, dénote ce que Nezzar appelle «l'inconsistance des autorités» avant de sortir des mots qui résonnent particulièrement fort lorsqu'il assène : «Aucune raison objective ne justifierait une telle infamie» pour ensuite s'en prendre à l'initiateur de ce projet de loi qu'il accuse d'avoir comme seul objectif : «Imposer le silence aux officiers retraités de l'ANP (...) priver une frange de la société algérienne de son droit de s'exprimer et de participer au débat national sur les questions qui engagent l'avenir de la nation.»En tous les cas «ce projet de loi comporte une grave contradiction qui lui à'te toute légitimité», estime Khaled Nezzar pour évoquer, plutôt s'élever contre l'implication de l'armée dans la vie politique.Là, il réservera quelques mots à celui qu'il appellera «l'initiateur de ce texte» pour évoquer, mais sans le nommer, le chef d'état-major de l'armée. «L'initiateur de ce texte veut, par le biais de cette démarche anticonstitutionnelle et antidémocratique, interdire aux anciens officiers de l'armée d'afficher leur opinion, alors que lui-même a ouvertement engagé à plusieurs reprises l'institution militaire dans l'arène politique.Ce faisant, le chef d'état-major de l'ANP a annihilé ce projet de loi avant même qu'il ait été conçu et soumis à l'appréciation de nos élus. Il a bafoué ainsi la tradition de l'ANP qui, lors de la Constitution de 1989 qui consacrait la démocratie, s'était retirée d'elle-même du FLN, pour garantir une compétition politique saine».Un tranché et tranchant point de vue que n'atténuera pas le propos tenu un peu plus loin dans l'interview par Khaled Nezzar qui s'est contenté de cette courte réplique : «On sait que chez le militaire fruste et mégalomane, beaucoup plus que chez d'autres, sommeille le diable de l'aventure» pour répondre à une question sur ce que le journaliste juge un acharnement du chef d'état-major de l'armée et vice-ministre de la Défense Gaà'd-Salah de faire passer une telle loi, d'abord.Puis, des compétences et des ambitions de ce dernier, sur lesquelles Khaled Nezzar ne s'est pas gêné pour dire ce qu'il en pense et ainsi alimenter d'une grosse charge l'inimitié presque de légende qui lierait les deux militaires.


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