Algérie

Loi sur l'information: Mehal s'en prend à Ksentini



Adoptée fin décembre, la nouvelle loi sur l'information alimente encore le débat politique sur les réformes.

Les déclarations de Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH), sur les réformes et plus particulièrement la nouvelle loi sur l'information, ne semblent pas avoir été du goût du ministre de la Communication, M. Nacel Mehal. Pour ce dernier, les déclarations de M. Ksentini à la radio nationale samedi sont une autre manière pour ce juriste de se faire de la publicité. Mieux, il estime que les déclarations de M. Ksentini sont une façon de se faire «un peu de publicité sur le dos des journalistes». «M. Ksentini a peut-être besoin d'un coup de pub. Aujourd'hui, beaucoup de responsables montent au créneau pour défendre les journalistes», a-t-il dit en marge de l'inauguration de la nouvelle radio «Jil FM» à Alger.

Pour M. Mehal, ces déclarations traduisent la volonté de ces responsables, qu'il n'a pas nommés, d'exploiter le filon politique du code de l'information pour entrer en campagne politique pour les prochaines élections législatives. «Car, a-t-il précisé, ça peut servir leur carrière et leurs ambitions. Ils sont en précampagne électorale, ce que je ne suis pas», a-t-il encore souligné dans sa réaction contre les déclarations de M. Ksentini. «(Je n'ai) aucune intention électorale», a-t-il affirmé par ailleurs, relevant qu'il travaillait «pour le secteur de l'information et pour la dignité des journalistes».

Dans sa déclaration à la radio nationale, M. Ksentini avait estimé que les lois sur les réformes politiques «sont insuffisantes», citant l'exemple de la loi organique relative à l'information qui, note-t-il, ne suscite pas «la satisfaction voulue». «Les journalistes n'ont pas été suffisamment consultés», a-t-il déploré. «Pour promulguer un bon texte de loi, il est impératif de consulter les premiers concernés par ce texte», a t-il dit, avant de préciser que «les journalistes n'étant pas suffisamment consultés, à mon avis, ce texte ne va pas remporter le succès espéré». Pis, il estime que «ce texte est frileux», soulignant qu'«il est préférable de ne pas insulter l'avenir et d'avoir le courage d'oeuvrer à son amélioration».

Le nouveau code de l'information a été adopté par l'APN après des débats controversés, certaines formations politiques ayant même boycotté le vote. Selon M. Nacer Mehal, le projet de loi sur l'information offre beaucoup de garanties aux journalistes, notamment la préservation de leurs droits et l'accès à l'information, et a relativisé le mécontentement des journalistes sur ce nouveau texte. Un groupe de journalistes a tenu un sit-in dans la matinée de la séance de vote devant l'APN pour dénoncer ce texte et demander l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des professionnels des médias. M. Mehal estime, par ailleurs que «je ne vois pas pourquoi ces déclarations interviennent en ce moment, si ce n'est peut-être le désir de se faire un peu de publicité sur le dos des journalistes et de l'information».

Le débat sur l'information et le nouveau texte régissant la profession ne fait que commencer, notamment sur la «presse électronique» et l'Internet.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)