Algérie

Loi électorale Dix partis politiques se mobilisent contre les amendements



Une dizaine de partis politiques ont exprimé, hier, leur inquiétude dudevenir de la démocratie en Algérie, «pourtant garantie par la Constitution»,suite au projet de révision de certains articles de la loi électorale, examinéet endossé par le dernier Conseil des ministres.  Un communiqué rendu public hier,signé par M. Abdelkader Merbah, «coordinateur provisoire» d'un regroupement dedix partis politiques (MNE, MDS, MJD, PRA, RPR, ME, PST, MNND, FND et PRP),qualifie la dernière décision du Conseil des ministres de «coup de poignarddans le dos de la démocratie encore fragile en Algérie qui vise à porteratteinte à la stabilité et aux libertés fondamentales consacrées par laConstitution...». Cette première réaction «groupée» de partis, généralementqualifiés de «petits», intervient, selon le communiqué, à l'issue d'une réunion«extraordinaire» tenue le dimanche au siège du RPR.  «Si ce projet venait à seconcrétiser, il consacrerait la réduction des libertés et la limitation desdroits politiques des partis... La démocratie est aujourd'hui confrontée à laforme la plus infâme de monopolisation politique des droits fondamentaux quin'a d'autre but qu'une remise en cause des acquis consacrés par laConstitution», lit-on dans ce communiqué. Sans citer nommément les partis de lacoalition, les rédacteurs du communiqué soulignent qu'une telle décision nesignifie rien d'autre qu'un «retour à une polarisation partisane sous la formed'une coalition qui vise à pérenniser la politique du parti unique et renie ledroit d'existence, d'une manière abjecte, aux autres formations politiques...». Lors de cette réunion, lesresponsables des dix formations politiques, après avoir relevé ce qu'ils ontappelé les «graves conséquences» qu'entraînerait ce projet sur le multipartismeet sur le processus démocratique, en appellent à l'opinion publique nationaleet toutes les forces politiques du pays pour plus de mobilisation pour faireface à ce projet. Un projet qu'ils qualifient «d'opération dont on n'a pascalculé les conséquences et dont les initiateurs n'ont pas retenu les leçons dupassé, oubliant que les partis politiques visés par ce projet sont ceux-làmêmes qui, dans un passé récent, avaient fait face aux ennemis de la nation».  Les rédacteurs du communiquéreprochent, d'autre part, au pouvoir d'avoir opté pour «la pire des solutions»en proposant un projet qui n'aura d'autres conséquences que «de restreindre leslibertés politiques et de menacer le multipartisme». Aussi, les représentantsdes partis concernés soulignent qu'il aurait été préférable pour le pouvoir de«rechercher les causes qui sont à l'origine du taux élevé d'abstention, et dela dégradation sociale...». Enfin, ces mêmes partis se demandent quelles sontles «visées politiciennes» d'un tel amendement au moment où le pays s'apprête àorganiser des échéances électorales qui consacreront davantage la démocratie,le pluralisme et l'Etat de droit.  Contrairement à l'ancien texte,dans le cas de l'adoption par le parlement des nouveaux amendements, seuls lespartis qui auront obtenu 4% des suffrages exprimés lors des trois dernièreséchéances électorales, auront droit à la participation politique, à conditionque le taux considéré soit réparti sur au moins 25 wilayas. Concernant lespartis n'ayant pas obtenu le taux requis, les amendements proposés excluront,en cas d'adoption, ces derniers du paysage politique sans retrait d'agrémentmais se verront dans l'obligation de présenter un nombre de signatureséquivalant à 5% de l'électorat. Avec de telles conditions, pas plus d'unedizaine de partis politiques pourront aspirer à présenter des candidats auxprochaines élections.




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