Les autorités marseillaises semblent très inquiètes des retombées des
dernières mesures concernant l'importation prises par Alger sur le port de la
cité phocéenne. Cela explique la décision de la mairie de Marseille d'envoyer
un «émissaire» à Alger le mois prochain pour évoquer ce problème avec les
autorités algériennes. Selon l'AFP, c'est le premier adjoint à la mairie de
Marseille, Roland Blum, qui effectuera le déplacement à Alger le 20 octobre
prochain.
S'exprimant lors d'une conférence
de presse, lundi, M. Blum a annoncé qu'il souhaitait rencontrer le gouvernement
algérien, voyant dans les nouvelles mesures prises par Alger pour freiner les
importations «un sujet de forte inquiétude» pour le port Marseille. «C'est un
sujet de forte inquiétude, la loi de finances algérienne étant assez
inquiétante et pouvant avoir des répercussions importantes sur le trafic
portuaire», a expliqué M. Blum lors de ce point de presse. M. Blum a indiqué
qu'il se rendra en Algérie les 20 et 21 octobre et compte demander audience au
gouvernement algérien afin d'évoquer ce «problème». «On ne peut pas, avec un
pays avec lequel nous avons des relations aussi importantes, être dans une
attitude de repli, nous avons besoin de relations d'ouverture», a affirmé M.
Blum.
Selon l'AFP qui cite l'Union
maritime et fluviale (UMF), le trafic de marchandises du port de Marseille vers
l'Algérie serait fortement «pénalisé» depuis début août, un porte-parole de
l'organisation patronale française évoquant la disparition des «quatre
cinquièmes du trafic». Selon les dernières statistiques (mi-septembre 2009),
sur les huit premiers mois de l'année, le trafic du grand port maritime de
Marseille n'a atteint que 55,69 millions de tonnes, soit une baisse de 13% par
rapport à la même période de 2008. Pour le seul mois d'août, la décrue a été de
16%, avec 6,7 millions de tonnes traitées. Le grand port de Marseille
enregistre néanmoins de bonnes nouvelles. Les marchandises diverses se sont
stabilisées. «Toutefois, le marasme de l'activité des bassins de Marseille
(-40% en août), dû à la fois au durcissement des formalités douanières de
l'Algérie et à la baisse des échanges intra-méditerranéens, pénalise l'ensemble
du segment», explique le port.
Du côté de l'activité passagers,
l'arrivée des paquebots géants de «MSC» et «Costa» profite aux croisières, qui
ont enregistré une hausse de plus de 20% le mois dernier. Août n'a, par contre,
pas été très favorable aux lignes régulières, qui affichent un ralentissement
de 2,8%, sensible surtout pour la destination Algérie. En cumul annuel,
Marseille a vu transiter 1,511 million de passagers depuis janvier (+2%), dont
432.000 en août (+1%).
Selon les chiffres disponibles,
l'Algérie est le deuxième client après la Chine du port autonome de Marseille
avec un trafic de 8 millions de tonnes et il est évident qu'une diminution du
volume des importations ne peut qu'avoir un impact négatif sur le trafic
portuaire de la cité phocéenne. Cela explique d'ailleurs la volonté affichée
par les autorités marseillaises d'évoquer ce problème avec les plus hautes
autorités de l'Etat. Les Marseillais qui ont déjà vécu un antécédent, sont
conscients des retombées néfastes que peut engendrer une telle situation sur
leur port, point névralgique de l'économie de toute la région. Il y a quatre
ans, la décision prise par les autorités algériennes d'interdire l'importation
des véhicules d'occasion de moins de trois ans avait entraîné la fin de tout un
segment de l'activité du port de Marseille. L'activité qui concernait quelque
70.000 véhicules par an s'est répercutée négativement à la fois sur les
revendeurs de véhicules d'occasion, les transporteurs et l'activité du port de
Marseille.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 23/09/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel Belaïfa
Source : www.lequotidien-oran.com