Des avantages fiscaux nouveaux sont introduits dans la nouvelle loi de
finances complémentaire au profit de projets promouvant la production
nationale.
« Le projet portant loi de finances complémen taire pour 2010 sera
examiné dans quelques jours par le Conseil des ministres,» nous a dit hier, un
responsable du ministère des Finances qui précisera que «la loi était déjà
prête bien avant les vacances et tous les conseils interministériels
nécessaires à sa préparation ont été tenus. Il rappellera d'ailleurs, que le
projet en question a été examiné et approuvé «avant les vacances» par le
Conseil du gouvernement. Notre interlocuteur estime que «l'examen et l'adoption
de la loi de finances complémentaire sont faits dans les délais requis, il n'y
a pas de retard. La LFC sera examinée par le prochain Conseil des ministres qui
se tiendra dans quelques jours.» La promulgation de la LFC se fera en principe
au plus tard, au début du mois de septembre. «Ceci dans le cas où le Conseil
des ministres ne jugera pas utile d'apporter des correctifs,» nous disent nos
sources au ministère des Finances. L'on note que la LFC pour 2009 a été
promulguée et publiée dans le Journal officiel, le 22 juillet de la même année.
La LFC pour 2010 n'apportera pas de grands changements en matière de
fiscalité ou dans les moyens de paiement des importations. C'est en tout cas ce
qui est affirmé par les responsables du ministère des Finances qui estiment
qu'«il n y a rien d'exceptionnel dans la nouvelle LFC, on reste sur la même
ligne prescrite par la LFC pour 2009.» Ce qui signifie selon eux, qu'«il n'y
aura pas remise en cause de la démarche régissant la production nationale, le
commerce extérieur et le flux de capitaux.» Quelques nouveautés seront
cependant, introduites en faveur du soutien et de la promotion de la production
nationale. «Ce sont de nouveaux avantages qui seront accordés aux projets de
développement et de promotion de la production nationale,» nous disent nos
sources. L'exemple type est le secteur de l'automobile. «Si en 2009, nous avons
introduit une taxe sur les véhicules importés, à partir de cette année, nous
accorderons des avantages fiscaux à l'investissement,» est-il souligné. Il est
attendu selon toute vraisemblance la finalisation de projets relatifs à la
construction automobile en Algérie. L'on rappelle d'ailleurs, que
l'introduction de la taxe automobile a été faite pour freiner l'importation des
véhicules qui a connu une ascension considérable en quelques années seulement
de l'ouverture du marché en Algérie. «Et aussi pour pousser les constructeurs à
s'installer en Algérie,» ajoute-on.
Décrétée comme seul mode de paiement dans les importations, la lettre de
crédit, appelée aussi crédit documentaire (Credoc) est aussi retenue en tant
que telle dans la LFC pour 2010. «On reste sur le crédit documentaire comme
forme de financement des opérations d'importation, ça a donné de bons
résultats. Sauf pour ceux des importateurs qui ont bien voulu y voir un frein à
leurs gains faciles,» ironisent nos sources.
Le ministère des Finances affirme avoir cependant introduit des
facilitations pour ce qui est des dépenses urgentes d'importation. Ses
responsables rappellent que la LFC pour 2009 a consacré la possibilité de
paiement par transferts libres pour des opérations d'importation n'excédant pas
les 150.000 dinars. «La LFC pour 2010 permettra aux importateurs d'aller
au-delà de ce montant en cas d'opérations urgentes d'importation,»
expliquent-ils. En clair, le législateur a accepté d'accorder la possibilité
aux entreprises qui sont tenues par l'urgence d'importer des inputs (matières
premières) de payer par transferts libres des factures allant au-delà de
150.000 DA «puisque ce montant est ajusté à la hausse.» L'on note que 65% des
biens importés se font par transferts libres. Les problèmes posés par les
importateurs sommés de payer par le Credoc n'ont donc pas été pris en
considération. Les responsables ont leurs réponses. «Je ne vois pas pourquoi on
parle de difficultés du Credoc, d'abord, je signale que toutes les opérations
de service ne sont pas concernées par ce mode de paiement.
Ensuite, les importateurs de marchandises ont la possibilité d'avoir des
Credoc quasi revolving, une fois l'opérateur, la banque et le produit identifiés,»
explique l'un d'entre eux. En plus, ajoute-il «on nous reproche d'exiger la
traçabilité, il la faut !» Pour ce qui est du certificat d'origine ou de
conformité exigé pour les pièces détachées ou autres équipements importés, on
précise au ministère des Finances que «c'est le Commerce qui a souhaité que les
produits importés soient conformes aux règles universelles de fabrication.»
L'on pense d'ailleurs, dit-il que «ce n'est pas une mauvaise chose, seulement
chez nous, on a perdu l'habitude de fonctionner avec des règles en vigueur à
travers le monde. Avec ces lois, on n'a fait que revenir un peu à la normale.»
Au ministère des Finances, on se plaît à souligner que l'introduction des
dispositions de la LFC pour 2009, a véritablement contribué à diminuer le taux
élevé des importations. «Au premier semestre de l'année en cours, on a
enregistré une baisse de 6%, à peu près, c'est important pour nous,» nous
disent les responsables. «D'ici à la fin 2010, la facture des importations va
baisser pour être aux alentours de 37 milliards de dollars,» confient-ils. L'on
rappelle qu'en 2006, elle était de 20 milliards de dollars, en 2007, elle
augmenté pour être à 27,5 milliards, en 2008, elle a continué sa progression
pour atteindre 39,5, en 2009, elle a enregistré une petite baisse pour être à
39,2 milliards de dollars.
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Posté Le : 22/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com