Le projet de loi de finances 2011 sera présenté aujourd'hui devant
l'Assemblée populaire nationale (APN).
Moins de 48 heures après les «réponses» du Premier ministre aux députés
sur son programme économique, le projet de loi de finances pour l'année fiscale
2011 devra être à son tour présenté pour examen, débat et adoption. Ce projet
de loi, s'il ne présente pas de grandes nouveautés fiscales, renferme quand
même quelques propositions d'abattements fiscaux. Selon des sources proches du
ministère des Finances, il reconduit pour l'année prochaine le système de
calcul du budget de l'Etat sur la base d'un prix de baril de pétrole à 37
dollars. Sur les marchés mondiaux, le cours du baril de pétrole a oscillé tout
au long de l'année 2010 autour de 70-77 dollars, ce qui constitue un matelas de
devises appréciable pour le pays. Des ressources financières suffisantes pour
mener dans de bonnes conditions financières, selon des économistes, le second
plan de développement quinquennal, doté d'un budget de 286 milliards de
dollars. Le projet de loi de finances 2011 ne table que sur une hausse de 2%
des ressources publiques et de 2,3% des recettes par rapport à la LFC 2010.
Avec une croissance hors hydrocarbures estimée à 6%, la croissance globale de
l'économie algérienne ne devrait pas dépasser les 4% pour 2011. Un chiffre
corroboré par les estimations pour 2011 du Fonds monétaire international (FMI).
Les recettes globales prévues pour 2011 sont fixées à 2.992.400.000 de dinars,
soit 1.520.000.000 pour les ressources ordinaires et 1.472.400.000 pour la
fiscalité pétrolière. Le projet de loi de finances 2011 table également sur une
croissance hors hydrocarbures de plus de 5,5%, une inflation de 3,5% et des
importations de près de 37 milliards de dollars. Dans le domaine social, une
enveloppe de près de 1.000 milliards de dinars a été mobilisée par l'Etat et
sera ventilée au titre des subventions aux établissements hospitaliers, à la
contribution annuelle au Fonds de réserve des retraites, aux versements des
pensions de retraite et petites pensions, au soutien des prix des céréales, du
lait, de l'eau et au transport des marchandises. Le projet de loi de finances
pour 2011 prévoit aussi près de 1.600 milliards de dinars pour le
fonctionnement des services de l'Etat, dont 925 milliards de dépenses
salariales, 230 milliards pour les incidences de la révision du Salaire
national minimum garanti (SNMG) et de la mise en oeuvre du nouveau régime
indemnitaire des fonctionnaires, le reste étant affecté notamment au
fonctionnement des services et aux subventions aux communes à travers le Fonds
commun des collectivités locales. Il prendra en charge aussi un financement de
plus de 100 milliards de dinars destiné à la lutte contre le chômage, à savoir
le financement des allocations forfaitaires de solidarité et la création
d'emplois d'attente, le dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP)
et caisses de sécurité sociale, en contrepartie d'abattements sur la part
patronale des cotisations sociales dans le cadre des mesures d'encouragement à
la création d'emplois par les entreprises. Les recettes escomptées pour 2011
sont estimées à 2.992,4 milliards de dinars. Les dépenses d'équipement et
d'investissement totalisent un montant de 3.332 milliards de dinars
d'autorisations de programme (en hausse de plus de 7%), avec des crédits de
paiement d'un montant de 3.023 milliards de dinars. Par ailleurs, le texte
contient plusieurs propositions d'abattements fiscaux pour encourager les
investissements. Il y a d'abord la proposition d'exonération de l'IRG (Impôt
sur le revenu global) et de l'IBS (Impôt sur le bénéfice des sociétés) des
activités portant sur la production du lait cru, une filière actuellement en
pleine crise. Il y a également la proposition d'exonérer de l'IBS des activités
économiques liées au commerce extérieur, tant pour les activités d'exportation
que pour celles réalisées localement. La suppression de la TVA pour l'achat de
navires est également proposée, ainsi qu'un abattement de 30% en cas de
réinvestissement des revenus
soumis à l'IRG. Le projet de loi de finances 2011 propose également la
suppression de la vignette automobile pour les détenteurs d'un véhicule
utilisant le GPL comme carburant, et ce dans un souci de protection de
l'environnement. D'autre part, la construction navale sera exonérée à raison de
7% de la TVA, propose également le projet de texte de loi, alors que les
importations d'aliments pour l'aquaculture bénéficieront du même taux de réduction
de la TVA. Les autres taxes, comme la taxe sur les véhicules neufs, sont
maintenues, ainsi que celles sur les transactions automobiles, ainsi que la
vignette automobile dont le taux ne devrait pas connaître de changement.
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Posté Le : 02/11/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Yazid Alilat
Source : www.lequotidien-oran.com