Algérie

Loi d?orientation sur le secteur de l?éducation en débat à l?APN



« La qualité de l?enseignement fait défaut » Le ministre de l?Education nationale, Boubekeur Benbouzid, a exposé, hier en séance plénière à l?APN, le projet de loi d?orientation relatif à l?éducation nationale. Un texte débattu pendant plusieurs heures par les députés. Dans son intervention, le représentant du gouvernement reconnaîtra que le développement quantitatif de l?éducation ? réalisé dans un contexte marqué à la fois par une explosion démographique et le souci de choisir un projet éducatif d?essence démocratique ? a été contrarié par des insuffisances et des dysfonctionnements qui ont affecté la qualité des enseignements dispensés ainsi que le rendement du système dans son ensemble. De ce point de vue, la réforme du système éducatif est donc devenue nécessaire autant en raison de l?état objectif de l?école algérienne qu?en raison des mutations intervenues dans les différents domaines. Pour l?orateur, il s?agit tout d?abord de favoriser la consolidation de la vocation de l?école comme vecteur de l?affirmation de la personnalité algérienne et de la consolidation de l?unité de la nation. Evoquant l?enseignement de la langue arabe, de tamazight, des sciences islamiques, M. Benbouzid expliquera que l?éducation islamique dispensée tout au long du cursus aux écoliers a pour objectif essentiel de mener progressivement l?élève à une compréhension juste et humaniste de l?Islam et de ses enseignements fondamentaux. Pour ce qui est de la langue amazighe, il s?agit, de l?avis de M. Benbouzid, de promouvoir sa dimension dans tous ses éléments (langue, culture, profondeur historique et anthropologique) dans le cursus éducatif, de la mettre en place progressivement, en dotant l?enseignement de la langue nationale amazighe de moyens didactiques et pédagogiques appropriés ainsi que de moyens pour la recherche. « L?Algérien devra pouvoir apprendre cette langue nationale. L?Etat devrait mettre en ?uvre tous les moyens humains, matériels et organisationnels afin de répondre de manière graduelle à la demande partout où elle s?exprime sur le territoire national », a déclaré M. Benbouzid. Sur justement ce chapitre et en faisant allusion aux enseignants de tamazight en grève de la faim à Alger, l?intervenant indiquera que la stratégie du ministère en matière de recrutement des enseignants est très claire. « Nous ne recrutons que des licenciés et ceux qui ont une longue expérience sans un niveau requis nous les avons soumis à des formations pour l?obtention d?un diplôme d?équivalence », a lancé M. Benbouzid qui rappellera que depuis 1999, il y a eu le recrutement de 40 000 enseignants licenciés. L?orateur indiquera que l?examen de la législation qui régit le système éducatif, en l?occurrence l?ordonnance n°76-35 du 16 avril 1976 portant organisation de l?éducation et de la formation, montre qu?elle exige de trop nombreuses adaptations, en plus de celles qui ont déjà fait l?objet de textes modificatifs. Le projet de loi en débat se distingue de l?ordonnance n°76-35 par l?introduction de plusieurs éléments. Dans la foulée, M. Benbouzid fera remarquer que l?Etat ?uvre pour l?élimination de la double vacation et veillera à la gratuité de l?enseignement. Dans ce contexte, le représentant du gouvernement démentira l?existence d?un projet ayant trait à la privatisation des écoles publiques en réitérant le respect des établissements privés quant au cahier des charges et l?enseignement en langue arabe. Lors des débats, les députés ont beaucoup plus relaté les problèmes auxquels sont confrontés les enseignants et les écoliers de manière générale dans les différentes wilayas. M. Chihoub du FLN, en dressant un tableau peu reluisant du secteur de l?éducation, lancera que l?Algérie dans ce domaine a gagné la bataille de la quantité et a perdu celle de la qualité. « L?Algérie a garanti le droit à l?enseignement, sa gratuité, le caractère obligatoire de l?enseignement fondamental jusqu?à l?âge de 16 ans, l?égalité des chances pour l?accès à l?enseignement, mais l?Algérie n?a pas pu améliorer jusqu?à l?heure la qualité de l?enseignement, d?où le niveau faible des écoliers », notera M. Chihoub. Les problèmes des cantines dans les zones éloignées, le transport, la cherté du manuel scolaire ont été évoqués par les élus. D?autres députés ont relevé le retard dans l?élaboration du statut de l?enseignant et ont demandé un peu plus de considération envers cet éducateur et la revalorisation de cette profession et la place des associations de parents d?élèves.


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