Le chef de l'exécutif a ordonné hier une enquête urgente sur les annonces de vente de logements sociaux, attribués récemment, sur les sites Internet. Les services de sécurité ont été en effet instruits de mener des investigations approfondies sur les indus bénéficiaires qui ont procédé à la vente de ces biens «incessibles» sur la Toile. Le wali a insisté sur l'application de la loi dans toute sa rigueur contre toutes les personnes impliquées de près ou de loin dans ce trafic de vente de logements sociaux. Les concernés, qui sont passibles de poursuites judiciaires, risquent également de perdre définitivement leurs logements mal acquis. L'enquête a été décidée suite à la publication de notre article de dimanche 9 juin 2019 sur des annonces pour la vente de logements sociaux livrés récemment dans les nouvelles cités (1.600 logements sociaux de Sidi El-Bachir, 700 logements sociaux El Hamri à Oued Tlélat et à Canastel) qui sont déposées chaque semaine sur les sites spécialisés dans la vente via Internet. Rien que dans le site Ouedkniss, il existe des dizaines d'annonces de vente de logements sociaux attribués il y a seulement quelques mois à Sidi El-Bachir, Belgaïd, Oued Tlélat et Gdyel. Les prix de vente proposés par les bénéficiaires de ces logements varient entre 350 millions de cts pour les F3 et 550 millions de cts pour les F4. «Vends par désistement F3 de 68 mètres carrés à Oued Tlélat. Prix offert : 350 millions de cts», «Vends (désistement) appartement F3 à Gdyel. 350 millions négociables», «Vends F3 à Belgaïd (désistement). 550 millions négociables. Pour les papiers, je fais reconnaissance de dette chez le notaire», «Vends F3 à la cité 700 logements sociaux Oued Tlélat au deuxième étage d'une superficie de 68 mètres carrés. Le logement se trouve près de la piscine. Le prix offert est 370 millions de cts (désistement). Il s'agit d'un logement 1ère main attribué pour des habitants d'El-Hamri»…Ces annonces sont consultables sur le site Ouedkniss dans la catégorie immobilier. Ce commerce ne concerne pas uniquement les logements sociaux, mais aussi les parties communes des immeubles (caves, terrasses, buanderies…). Tout se vend, tout s'achète sur Internet. Cet état de fait relance le débat sur les conditions d'attribution de milliers de logements de diverses formules (Social, AADL, LSP, LPA...) à Oran. Les accusations lancées par des demandeurs de logement de la formule des points semblent se confirmer de jour en jour. Des centaines de logements sont attribués de manière détournée à travers le territoire de la wilaya à des indus bénéficiaires alors que les familles qui sont vraiment dans le besoin sont systématiquement exclues de presque toutes les formules. Les demandeurs de la formule des «points» sont les plus lésés par cette politique du logement à Oran. La priorité au relogement est accordée aux occupants des bidonvilles et autres squatters des espaces publics, alors que les enfants de la ville qui ont formulé des demandes dans les années 70 avant l'apparition de ces baraquements sont carrément exclus de la formule du logement social ou LPL. Rien qu'à Oran Ville, ils sont près de 7.000 demandeurs de la formule des points. Certains ont déposé leurs demandes en 1975. Mais quarante-deux ans après, rien n'a été fait pour les reloger.
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Posté Le : 10/06/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : S M
Source : www.lequotidien-oran.com