Logements sociaux à Oran 2013, une échéance à ne pas rater

La wilaya d'Oran vit au rythme cyclique de la revendication du relogement des centaines d'habitants qui continuent, vaille que vaille, à prétendre au droit d'accès à un logement décent. Contre toute attente et alors que les sinistrés des quartiers les plus touchés de la ville étaient censés être relogés, les responsables locaux ont décidé de geler l'attribution d'un lot de 1 533 unités.
Selon une source proche de la wilaya, le brusque arrêt de l'opération de relogement est motivé en premier lieu par la hausse disproportionnée des demandeurs de logements. Selon notre source, ces derniers sont évalués à quelque 55 000 demandeurs en sus de 16 000 autres nouveaux demandeurs, soit un total de 71 000 demandes. 'La distribution des 1 533 unités qui était prévue au mois de juin dernier a été reportée sine die à une date ultérieure quoique le wali ait promis de reloger les sinistrés au plus tard en mars 2012.' Ainsi, la mesure d'ajourner l'opération de l'attribution des logements sociaux a été édictée dans la perspective d'inscrire de nouveaux programmes de réalisation. 'Cette opération va permettre à d'autres demandeurs de bénéficier d'habitations convenables,' apprend-on auprès de notre interlocuteur. Pour l'heure, ce sont 23 000 logements qui sont en cours de réalisation, dont 6 000 unités seront destinés au relogement des habitants du quartier populaire des Planteurs. Ce quartier durement touché par la crise du logement est prioritaire dans le cadre du programme de résorption de l'habitat précaire (RHP), ajoute-t-on de même source. Par ailleurs, des sources proches de la daïra d'Oran indiquent que le taux d'avancement des travaux oscille entre 30 et 70%. 'Des mesures exceptionnelles ont été prises en vue d'accélérer la cadence des réalisations en faisant notamment appel à des entreprises leaders dans le domaine.' Il s'agit pour les responsables d'être au rendez-vous à l'horizon 2013 qui verra un nombre important de familles relogé. En tout, ce sont 5 000 habitations qui seront réservées exclusivement aux habitants du quartier populaire d'El Hamri.
Le quartier Derb n'est pas en reste puisque ses habitants bénéficieront aussi des logements sociaux dans peu de temps. 'Ceci étant, les mécontents qui sont montés au créneau dernièrement doivent se prémunir de patience d'autant que les services en charge de recensement viennent tout juste de finaliser leurs enquêtes', affirme-t-on. Leurs conclusions font état de l'exclusion de 61 indus demandeurs tandis que 782 autres ont été retenus. 'Nous sommes continuellement confrontés au problème épineux d'une catégorie de demandeurs qui se font de plus en plus nombreux', indique pour sa part un membre de l'APW. 'Cette situation entrave la mission des enquêteurs pendant les opérations de recensement', ont indiqué des habitants-sinistrés de Derb. Ceux-ci se disent disposés à collaborer avec les services municipaux et de la daïra à l'effet de déjouer toutes velléités d'éventuels indus demandeurs. 'Dès qu'une opération de relogement est en cours, les indus ou pseudos sinistrés viennent des autres quartiers et parfois des villes limitrophes pour se faire recenser et bénéficier d'un logement au détriment des vrais demandeurs ", ajoute-t-on de même source. "Nous débusquons les indus demandeurs sur la base des recensements, d'après un nombre de critères préalablement définis, dont l'ancienneté du demandeur qui doit être attestée par ses voisins', a-t-on assuré.
K. Reguieg-Issaâd