Algérie

Logements précaires à Birkhadem



Les oubliés du bidonville « Girot » Une centaine de familles, occupant un bidonville dit « Domaine Girot » à Tixeraïne, dans la commune de Birkhadem, implorent les autorités locales de se pencher sur leur lamentable situation. Une situation qui dure depuis 20 ans, date à laquelle a vu le jour ce site d?habitation précaire édifié sur les restes d?un ex-domaine agricole, ayant appartenu durant la période coloniale à une certaine Mme Girot. Des baraques à l?ossature incertaine, faites de bric et de broc, en somme des baraques sordides, rappelant les tristement célèbres favelas. Les pensionnaires, toutes des familles nombreuses, sont originaires de la capitale, certains viennent des régions du centre du pays, à l?exemple du Titteri et une bonne partie de Sour El Ghozlane. « Nous avons fui le terrorisme », se justifie la majorité des occupants que nous avons interrogés lors d?une virée sur le site. « Ma vie et celle de mes enfants étaient en danger, nous devions soit rester dans notre douar et vivre ainsi sous la menace quotidienne d?une mort certaine, soit nous enfuir. J?ai opté pour la survie de ma famille, d?où ma venue ici », nous confie un père de 7 enfants, venu de la wilaya de Bouira, une région infestée par les sanguinaires du GIA dans les années 1990. Son voisin, occupant un espace d?à peine 10 m2, vient, de Beni Ouartilane. « Nous dormons tous dans cet espace-là. Notre intimité est bafouée dans la mesure où nous ne pouvons même pas nous changer. Pour ce faire, je suis obligé de sortir à l?extérieur. Nous n?avons même pas les moyens de séparer cette chambrette afin de permettre à mes filles et mes garçons, adultes, de dormir séparément », déplore encore ce chef de famille dont la baraque est construite sur un talus. Subissant les affres de la canicule à cause de la toiture faite de tôle ondulée, et le froid de l?hiver, ces familles se considèrent en danger permanent, notamment dès que les premières pluies font leur apparition. Les allées tortueuses, en pente, deviennent de véritables bourbiers. « Les pluies s?y déversent à grands torrents, causant des dégâts incommensurables. A chaque orage, on a la peur au ventre. On se dit que notre heure est arrivée », nous dit Lakhdar, président de l?association de la cité Girot, réunissant les occupants du site. Ce père de 8 enfants, installé sur le site il y a 15 ans, occupe lui aussi une « baraque » en raison de l?extrême exiguïté du domicile parental à El Madania (ex-Salembier). « Je n?ai pas cessé d?interpeller l?APC de nous trouver une solution, en vain. Mes incessantes demandes d?audience faites au P/APC de Birkhadem sont restées lettre morte. Je crains que si rien n?est entrepris par les autorités locales, nous agirons avec fermeté », ajoute-t-il en exhibant une attestation d?attribution de terrain (l?assiette abritant la baraque), signée en 1999 par un vice-président de l?APC. Ce document sera annulé par l?actuelle APC au motif que le signataire n?était pas habilité à prendre une telle décision. Autrement dit, il s?agit d?un « faux en bonne et due forme », selon le P/APC par intérim, M. Chafaâ, contacté dimanche par nos soins. Cet élu nous fera savoir cependant qu?un recensement du site Girot a été déjà arrêté il y a quelques années et que les cas jugés sérieux seront étudiés au cas par cas. « Nous régulariserons ceux qui sont vraiment dans le besoin mais pas les "beznassia" », nous dira-t-il.


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