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Logement social à Mouzaïa : l'affichage d'une liste provoque la discorde Blida : les autres articles



Logement social à Mouzaïa : l'affichage d'une liste provoque la discorde                                    Blida : les autres articles
Les listes des bénéficiaires de logements sont toujours contestées.
Un vaste mouvement de contestation s'est déclenché, mercredi dernier, dans la localité de Mouzaïa à la suite de l'affichage de la liste des 102 bénéficiaires de logements sociaux. Une grande pagaille, accompagnée de crises d'hystérie, de pleurs, d'insultes et de cris de colère de la part de ceux dont les noms ne figuraient pas sur la liste des heureux bénéficiaires a caractérisé les alentours du bâtiment de la daïra de Mouzaïa. Plus d'une dizaine de protestataires, des jeunes pour la plupart, furieux de n'avoir pas pu accéder à un logement, s'en sont pris aux forces de l'ordre et ont cassé les vitres des portes d'entrée des locaux de la daïra. L'on déplore quatre blessés dans les rangs des policiers, dont un a été transféré à l'hôpital M'hamed Yazid de Blida et quatre autres blessés parmi les citoyens, souffrant surtout de plaies profondes causées par des débris de verre.
Les protestataires contestent les procédures administratives et techniques qui ont conduit à la confection de la liste d'attribution des logements sociaux. «J'ai déposé mon dossier de demande de logement en octobre 1985, et voilà que l'on me prive de mon droit», déclare, S. Eddalia 51 ans, père d'un enfant et qui loue, depuis trois années, une pièce chez ses beaux-parents.
Un autre citoyen conteste la présence dans la fameuse liste le nom d'un bénéficiaire qui a déjà, selon ses propres dires, profité d'un logement social avant de le vendre.
Quant à Mohamed, il n'arrive pas à comprendre l'attitude du chef de daïra qui l'a privé d'un logement alors qu'il lui a promis de régler son problème afin de libérer un logement appartenant à l'établissement public de santé de proximité (EPSP) de Mouzaïa. Une vieille dame, veuve, mère de cinq enfants et qui occupe une bâtisse vétuste menaçant ruine, dénonce le fait qu'une jeune fille, divorcée, puisse profiter d'un logement. Les protestataires demandent au chef de daïra d'annuler carrément l'actuelle liste et de procéder à sa révision au cas par cas.
Le P/APC contre la liste
Même le président de l'Assemblée populaire communale de Mouzaïa est de cet avis : «Je désapprouve totalement la validité de la liste des 102 bénéficiaires de logements sociaux», déclare le P/APC, Hadj Mohamed Larbi Kouider, qui ajoute qu'il n'a pas été associé à l'étude des dossiers et à la confection de la liste des bénéficiaires. «Sur un total de 12 000 demandes, le chef de daïra n'a retenu que 1000 dossiers qu'il nous a soumis à l'étude», dira en substance notre interlocuteur. Et d'ajouter : «Le P/APC, premier responsable de ses concitoyens, a le devoir d'étudier toutes les demandes sans en exclure aucune.» M. Hadj Kouider va plus loin dans son refus de cette liste, en nous déclarant qu'il n'avait pas été informé, en qualité de premier magistrat de la ville, de l'affichage au niveau de la placette ou à un autre lieu public. «Aucune demande d'autorisation n'a été adressée à nos services», révèle-t-il.
En outre, le maire de Mouzaïa s'élève énergiquement contre le fait qu'il soit marginalisé par le chef de la daïra, selon ses propres dires, contrairement à ses collègues de La Chiffa et de Aïn Romana qui sont, eux, consultés avant chaque prise de décision. Cela dénote du conflit, exposé au grand jour, entre le P/APC et le chef de daïra et qui a atteint son paroxysme la semaine dernière, selon le P/APC de Mouzaïa.
Ce dernier nous révélera en outre qu'il n'a jamais apposé sa signature sur la liste des bénéficiaires de logements sociaux qui comporte des personnes qui ne méritent pas de figurer sur la liste et obtenir un logement social. Pourtant, il existe bel et bien un procès-verbal de la commission d'attribution de logements et où figurent, outre la signature des autres membres de la commission, mais également celle du P/APC. «Elle n'a rien à voir avec la signature en contrebas de la liste des bénéficiaires et qui doit comporter la griffe et le cachet humide de l'APC», précise M.Hadj Kouider.«Des familles habitant à Oued Namous depuis 1945 sont prioritaires au logement social, mais elles ont toutes été ignorées. Le même problème se pose aussi pour une dizaine de familles du côté de Haouch Vabres qui méritent bien de quitter leurs habitations en terre battue».
En tout état de cause, les prochains jours nous renseigneront sur la nature et les vraies raisons de ce malentendu entre le P/APC et la daïra de Mouzaïa, même si certains prétendent que la source du conflit est une liste de 36 prétendants au logement, qui aurait été proposée au chef de la daïra et qu'il aurait justement refusé de prendre en considération.


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