Invité à réagir
après les manifestations qui ont ébranlé, ces derniers jours, deux quartiers du
sud d'Alger, Oued Ouchayeh et Baraki, le ministre de l'Habitat et de
l'Urbanisme a qualifié, hier, ces mécontentements d'« incompréhensibles.»
Noureddine Moussa, qui s'exprimait lors d'une émission de la radio chaîne 3, a
déclaré qu'«au moment où le gouvernement annonce l'inscription de deux millions
de logements dont 1,2 million d'unités seront réceptionnées en 2014, l'on
assiste à ces mécontentements, comme si l'Algérie allait s'arrêter en 2010. Ce
n'est pas concevable». Et d'ajouter: «l'acte de bâtir demande du temps. Le
logement public n'est pas un don». «La liste comprenant 45.000 personnes vivant
dans l'habitat précaire à Alger qui peuvent bénéficier de logements, a été
arrêtée au premier semestre 2007. Aucune autre demande ne peut y être ajoutée»,
a-t-il encore affirmé.
«Progressivement, tous les citoyens logés
dans des conditions précaires, qui attendent depuis longtemps et qui répondent
aux conditions d'éligibilité auront des logements», a promis le ministre. «Il y
a des personnes qui ont bénéficié d'autres types de logements et qui, comme par
miracle, se retrouvent dans des baraques. Ceux qui érigeront des baraques ne
seront pas relogés. Toutes les baraques installées seront démolies», a-t-il
déclaré.
Le ministre a affirmé avoir instruit les OPGI
pour enquêter sur la base des fichiers du logement. «Les OPGI poursuivront en
justice les personnes qui passent à travers les mailles et qui ont triché.
L'argent public doit être préservé. Je dois préciser que le nombre de tricheurs
est minime et je ne peux pas dire que l'administration est complice», a-t-il
ajouté.
M. Moussa a estimé que le citoyen a des
droits et des devoirs, rappelant que durant le précédent quinquennat, six
millions d'Algériens ont été relogés». «Le citoyen doit être patient et faire
confiance à l'Etat», a-t-il dit. Et d'affirmer qu'à la faveur du programme
2005-2009, 1.045.000 logements ont été réceptionnés. «Nous avons déjà annoncé
qu'au titre du programme 2010-2014, 550.000 logements sont en chantier. Nous
avons bon espoir de réaliser ce programme», a-t-il assuré. Et d'indiquer qu'un
bilan des réalisations dans son département sera rendu public en janvier. M. Moussa
a révélé que les entreprises publiques n'ont réalisé que 5% du dernier
programme quinquennal de logement. « Le privé s'est emparé de la part du lion
soit 85% du programme. Environ 9% des logements ont été réalisés par des
entreprises étrangères. Ces entreprises étaient concentrées sur les gros
projets qui exigent des technologies complexes qui ne sont pas à la portée de
nos entreprises», a argumenté le ministre. Selon lui, l'objectif est de
favoriser les partenariats utiles avec les entreprises étrangères pour
permettre à nos entreprises d'acquérir le savoir-faire.» M. Moussa a précisé
que les promoteurs immobiliers qui interviennent sur des programmes soutenus
par l'Etat, à l'image du logement promotionnel aidé (LPA), ont droit à un
crédit auprès des banques au taux de 4%. Interrogé sur la qualité du cadre
bâti, le ministre s'est dit «satisfait» de la qualité de ce qui a été réalisé
ces dernières années. «Les façades sont bien faites, les abords extérieurs sont
bien aménagés et les logements sont spacieux. La qualité n'est pas un slogan,
c'est une démarche. Nous exigeons des bureaux d'étude et des entrepreneurs
d'avoir un plan qualité», a-t-il insisté. Interrogé sur la formule AADL qui a
été arrêtée par son département, le ministre a tenu à rassurer tous ceux qui
avaient versé une première tranche. «Ils n'ont pas à s'inquiéter», dit-il. Et
de préciser que «sur 183.000 demandes, l'offre AADL n'a pas dépassé les 25.400
logements.
Le reste des demandeurs n'ont qu'à souscrire
dans d'autres programmes de logements». Invité à s'exprimer sur la nouvelle loi
régissant la promotion immobilière qui a été fortement décriée par les
promoteurs, le ministre a estimé que «ce texte a pour but d'améliorer
l'activité de promotion et de doter les promoteurs immobiliers d'un statut».
Enfin, le ministre a annoncé que la mesure transitoire encadrant la cession des
biens de l'Etat qui prend fin en décembre courant «a de forte chances d'être
reconduite».
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Posté Le : 29/12/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amine L
Source : www.lequotidien-oran.com