L'abattement de 80% sur les terrains destinés aux logements sociaux participatifs sera-t-il levé ?La question préoccupe les promoteurs immobiliers et les demandeurs de logements depuis les déclarations sur le sujet faites par le chef de l'Etat lors de sa récente visite à Sétif. Le président de la République a estimé que cet abattement n'était pas justifié. La suppression de l'abattement sur le foncier destiné au LSP aura des conséquences sur la formule du logement promotionnel aidé dans notre pays. « Une telle décision aura des avantages et des inconvénients », prédit un promoteur immobilier. En fait, si l'abattement de 80% sur le prix du terrain disparaît, le prix du logement augmentera d'une façon significative. L'acquéreur devra payer la différence, c'est-à-dire payer plus cher son logement. Sauf si le gouvernement décide de compenser la suppression de la réduction sur le terrain par une augmentation de l'aide directe de la Caisse nationale du logement (CNL). « C'est la meilleure solution pour ne pas compromettre la formule du LSP », jugent des promoteurs immobiliers. Sinon, le LSP n'aura pas de raison d'exister. Les prix vont s'envoler. Conséquence : les revenus modestes auront du mal à se loger. Les promoteurs immobiliers se tourneront vers le logement promotionnel, plus rentable et moins compliqué par rapport au LSP. « Le LSP est contraignant parce qu'il nécessite beaucoup de procédures administratives. Son seul avantage, c'est qu'il est moins cher que le promotionnel et donc il attire beaucoup de gens », explique un promoteur immobilier qui veut rester anonyme. Mais pour faire du promotionnel et acheter des terrains cash au prix du marché, il faut avoir des moyens financiers conséquents. Du coup, l'éventualité de supprimer l'abattement de 80% sur les terrains domaniaux destinés au LSP inquiète « les petits » promoteurs immobiliers qui ne pourront pas mobiliser d'importants financements pour l'acquisition des terrains au prix du marché. Sans abattement sur le terrain, le LSP aura du mal à rester compétitif. Beaucoup de promoteurs immobiliers mettront les clés sous le paillasson ou changeront d'activité. «Seuls les gros resteront sur le marché et la concurrence sera faussée», avertit un promoteur immobilier. D'autres acteurs de l'immobilier y voient au contraire une occasion pour renforcer leurs positions sur le marché et « tuer » les petits promoteurs sans moyens financiers. « Ça va assainir nos rangs », prédit un spécialiste du LSP. Partagés entre avantages et inconvénients, les promoteurs immobiliers, interrogés, affirment que la formule actuelle du LSP doit changer. « Elle est trop vieille et dépassée par le temps. La formule actuelle exclut de fait les revenus supérieurs à 60.000 dinars qui sont de plus en plus nombreux », affirme un promoteur. En plus, le LSP, la location-vente, le promotionnel et le social ont créé des ghettos : dans une cité LSP, on ne trouve que des revenus inférieurs à 60.000 dinars. La mixité n'existe pas. Du coup, la suppression de l'abattement permettra aux promoteurs immobiliers d'acquérir des terrains sur le marché, auprès du privé et faire des cités mixtes entre le LSP et le promotionnel. « Ça va nous permettre de faire du LSP et du promotionnel sur le même site », poursuit le même promoteur qui s'intéresse aux revenus supérieurs à 60.000 dinars. Ces derniers ne peuvent acheter ni du LSP à cause des critères, ni le promotionnel haut standing pour les prix exorbitants. Pour bénéficier d'un logement LSP, il faut en effet avoir des revenus cumulés de moins de 60.000 dinars. « Les couples enseignants qui gagnent chacun 30.000 dinars, les cadres sont exclus. Il faut permettre à celui qui a des revenus supérieurs à 60.000 dinars de pouvoir acquérir un LSP sans l'aide de l'Etat », propose un promoteur immobilier. La suppression de l'abattement de 80% sur les terrains destinés au LSP va chambouler le marché de l'immobilier et remettre en cause la formule du logement aidé dans notre pays. Formule à succès, le LSP dérangerait des promoteurs immobiliers aux moyens financiers colossaux qui veulent investir massivement dans l'immobilier. Selon nos informations, les déclarations du Président Bouteflika sur le LSP n'ont pas été, pour le moment, suivies de décisions de la part des autorités en charge de l'urbanisme et des finances.
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Posté Le : 02/07/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : aHamid G
Source : www.lequotidien-oran.com