Lockerbie : L'affaire
Le 21 décembre 1988, à 19h 03 locales, le vol 103 de la compagnie américaine Pan Am reliant Londres à New York explose en vol au-dessus du village écossais de Lockerbie, faisant 270 morts. Des scènes de cauchemar suivent l'explosion du Boeing 747 qui volait à 9400 m d'altitude, 38 minutes après son décollage : des débris de corps, de fuselage, de bagages sont éparpillés sur le village et jusqu'à près de 130 km du lieu où l'avion a fini sa course. L'avion transportait 259 passagers - notamment 33 Britanniques et 188 Américains - et membres d'équipage. Un groupe de trente-cinq étudiants de l'université américaine de Syracuse, près de New York, qui rentraient chez eux après un semestre à l'étranger, périssent dans la catastrophe. Les victimes étaient originaires de 21 pays au total. Onze habitants de Lockerbie sont également tués par une partie du fuselage du Boeing 747 qui s'est écrasée sur la rue Sherwood Crescent. Un autre gros morceau est tombé dans la forêt de Kielder, l'une des plus denses du pays. Quelque 40 ambulances et 115 sauveteurs sont envoyés sur les lieux, mais le dispositif est très rapidement allégé quand il apparaît que les victimes sont soit mortes soit légèrement blessées.La mairie et la patinoire de la ville sont transformées en espaces mortuaires et, dans les 24 heures suivant le désastre, plus de 1000 policiers et plus de 500 militaires sont mobilisés. L'avion, qui avait décollé avec un peu de retard, aurait dû se trouver au-dessus de l'Atlantique lors de l'explosion. 12 000 interrogatoires sont menés dans 54 pays par les enquêteurs britanniques et américains, aidés par Interpol. Après la découverte en 1990 dans un radio-cassette transporté dans une valise d'un fragment de circuit de détonateur électronique et de Semtex, un explosif très puissant, deux agents secrets libyens sont inculpés. Ce sont des fibres de vêtements retrouvées autour de l'explosif qui permettent aux enquêteurs de remonter jusqu'à Abdelbaset Ali Mohamed Al Megrahi. Selon l'enquête, il aurait fait enregistrer la valise à Malte en bagage non accompagné et elle a ensuite été transférée sur un vol de la Pan Am à Francfort, puis à Londres à destination de New York.Tripoli refuse que les deux Libyens inculpés, Megrahi et Al Amin Khalifa Fhimah soient jugés en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis. Les Nations unies décrètent en réponse un embargo aérien et sur les armes vers la Libye et un gel des avoirs libyens à l'étranger. En août 1998, Londres et Washington acceptent le principe d'un procès dans un pays neutre, les Pays-Bas, à condition que le procès soit mené « par un tribunal écossais, avec des juges écossais, et selon la loi écossaise ». A l'issue du procès des deux Libyens sur l'ancienne base américaine de Camp Zeist, près d'Utrecht (centre des Pays-Bas), la cour condamne le 31 janvier 2001 Megrahi à la prison à vie et acquitte Fhimah
Posté Le : 21/08/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : R. I.
Source : www.elwatan.com