Algérie

locif hamani n'est plus



locif hamani n'est plus
Rongé par la maladie depuis quelque temps déjà, il faut dire qu’il était très fatigué ces derniers mois et l’on savait tous que ses jours étaient malheureusement comptés. Finalement, notre illustre champion de boxe Loucif Hamani a rendu l’âme, avant-hier soir, à la clinique Pasteur de Vitry-sur-Seine, non loin de son domicile parisien et ce, à l’âge de 71 ans.

Véritable icône de la boxe algérienne et africaine, Loucif Hamani était une idole de toute la jeunesse algérienne, lui qui a fait vibrer, durant de longues années, le fidèle public de la salle Harcha, à Alger, notamment lors de ses premiers combats professionnels tout simplement mémorables contre l’Ivoirien Sea Robinson pour s’adjuger le titre de champion d’Afrique des superwelters, une première consécration qu’il conservera aisément après une belle victoire obtenue par K.-O., en 1977, contre le Ghanéen Simon Bereck Rifoey.

Dans la lancée, Loucif Hamani est devenu un véritable chouchou du public parisien, qui l’avait adopté au Palais des sports de Paris où il avait réussi, de son vivant, à se hisser au niveau de la boxe mondiale pour avoir terrassé, au milieu des années 1970, de grands champions, comme le redoutable puncheur américano-mexicain Rudy Roblès, puis le Français Maurice Chapier et ce, avant de s’illustrer brillamment contre l’ancien champion du monde américain des poids “welters” et poids “moyen” Émile Griffith, qu’il a battu aux points au Palais des sports de Paris devant une foule en délire et en présence de nombreux admirateurs tels que les acteurs français bien connus Alain Delon et Jean-Paul Belmondo, tout comme l’ancien champion français Jean-Claude Bouttier, qui étaient envoûtés par la classe, le punch et surtout l’élégance du boxeur algérien.

Véritable magicien du ring, très apprécié pour son art de l’esquive, son agilité sur le ring et surtout sa rapidité d’exécution, Loucif Hamani aura marqué, de son empreinte, l’histoire de la boxe algérienne puisqu’il eut l’insigne honneur de disputer un championnat du monde, le 16 février 1980 à Boston, aux États-Unis, face au champion du monde américain Marvin Hagler, qui l’avait battu par K.-O. au deuxième round, alors que Hamani était déjà en fin de carrière puisqu’il bouclait déjà ses trente ans.

Cela dit, l’histoire fabuleuse de Loucif Hamani retiendra que, tout au long de sa belle carrière pugilistique, l’enfant d’Aïn El-Hammam a toujours dédié ses victoires retentissantes à son cher pays, l’Algérie, qu’il aimait par-dessus tout.

“À chaque fois que je montais sur le ring, j’exhibais le drapeau algérien, et dès que j’entendais retentir l’hymne national Qassaman, je ne pouvais pas retenir mes larmes, car j’ai toujours adoré mon pays et ma regrettée mère qui était une moudjahida ayant beaucoup donné pour la révolution algérienne”, nous disait tout récemment notre champion, qui était venu se ressourcer dans son village natal d’Igoufaf, relevant de la commue d’Aït Yahia (daïra d’Aïn El-Hammam).

À la veille de son retour en France pour continuer ses soins, nous avions pu joindre Loucif au téléphone et il paraissait très fatigué et surtout contrarié par les nombreuses fausses rumeurs de sa mort qui avaient bouleversé toute sa famille à Paris.

Finalement, la faucheuse a fini par l’emporter, mardi soir, à l’âge de 71 ans, et la triste nouvelle aura fait le tour du monde car Hamani fut un grand champion et, avec son cran légendaire, il aura lutté de toutes ses forces contre la terrible maladie de Parkinson, ce mal incurable qui, curieusement, était venu à bout du célèbre boxeur américain Mohamed Ali, décédé le 3 juin 2016 en Arizona, à l’âge de 74 ans.

“Il était très fatigué, ces derniers jours, et il a finalement rendu son dernier soupir, mardi soir, vers 23h, à la clinique Pasteur de Vitry-sur-Seine, pas loin du domicile familial, et toute la famille est encore sous le choc”, nous a déclaré, hier à la mi-journée, son fils Samir, lui aussi ancien boxeur, tout comme son frère Rachid, champion de France et médaillé d’or algérien aux JM de Pescara en 2009, et actuellement entraîneur de boxe, soit une passion léguée par leur digne père de champion.

“Nous sommes en train de régler toutes les modalités de rapatriement de la dépouille mortelle, qui doit arriver durant ce week-end ou au plus tard ce dimanche à Alger pour l’enterrer en Kabylie, selon les derniers vœux de notre cher père qui, comme on le sait, a toujours adoré son pays et ses parents aux côtés desquels il reposera désormais pour l’éternité”, nous dira encore Samir Hamani, la gorge fortement nouée par la disparition de l’être cher. Adieu Loucif ! Adieu champion !


Mohamed HAOUCHINE


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