Au moins 96 sites
industriels du groupe pétrolier algérien Sonatrach présentent des risques
d'accidents potentiels. C'est ce qu'a affirmé samedi, à Arzew, le directeur
général de l'Agence spatiale algérienne, M. Azzedine Oussedik. Selon M.
Oussedik, «96 sites à risques industriels dans les zones relevant de Sonatrach
à travers le pays ont été localisés dernièrement par des photos numériques». Le
patron du Centre national des techniques spatiales a, en fait, remis au goût du
jour la question de la sécurité des sites industriels, particulièrement ceux à
risques de la Sonatrach. Selon M. Oussedik, ces sites ont été délimités à
travers un projet d'élaboration d'une cartographie des infrastructures de
Sonatrach, qui montre avec précision les différents sites à risques des
catastrophes industrielles et leur nature, selon les caractéristiques de chaque
zone industrielle. Le thème de la sécurité industrielle, qui ne fait pas
tellement débat en Algérie, est, pourtant, d'actualité. La Sonatrach en connaît
quelque chose puisque ses installations, dont celles à risques, ont déjà
enregistré des accidents industriels ayant entraîné la mort de travailleurs et
des centaines de millions de dollars de dégâts. Et, comme toute compagnie
pétrolière, Sonatrach a vécu des drames. Le 15 septembre 2006, deux
travailleurs sont tués sur le coup et six autres blessés sur une plate-forme de
forage à Gassi Touil, après un violent incendie dont les flammes avaient
atteint les 20 mètres de haut. Le forage du puits gazier NEZLA 159 se faisait
en partenariat avec la société espagnole Repsol. Deux années auparavant, le 19
janvier 2004 une très forte déflagration s'est produite à 18 h 40 au niveau du
Complexe de liquéfaction GNL de Skikda suivie d'un incendie. Trois unités de
liquéfaction sur les six que comporte le Complexe GL1/K ont été fortement
endommagées et soumises à un feu intense. On déplore 27 victimes. Moins d'une
année après, un autre accident affecte le même site : deux morts sont dégagés
des installations détruites. Depuis, le groupe pétrolier algérien a
sensiblement amélioré ses systèmes de gestion des risques d'accidents pouvant
affecter ses sites de production ou de stockages. Selon son P-dg, le groupe a
mis en place un vaste programme de sécurisation de ses installations. M.
Mohamed Meziane avait, en 2008, donné les détails de ce programme, doté de 2
milliards de dollars et étalé sur cinq ans. A terme, Sonatrach compte sécuriser
l'ensemble de ses sites de production, de stockage et de traitement de produits
pétrochimiques, particulièrement à Arzew et Skikda, alors qu'à Hassi Messaoud,
elle a, avec l'appui des autorités, donné naissance à une seconde ville dédiée
au pétrole.
Dans le domaine
des transports, le groupe se donne deux années pour sécuriser ses
installations, notamment les pipes et gazoducs, par où transite l'essentiel de
la production pétrolière et gazière, autant pour l'usage domestique,
l'alimentation des stations de stockage et de traitement, de raffinage et de
liquéfaction que pour les clients à l'international. Une mesure impérative par
rapport aux nombreux risques d'accident liés à ce type de transport de produits
pétroliers qui transitent par des voies proches d'habitations. On recensera
ainsi plus de 530 sites dangereux à travers quelque 200 communes du pays.
D'autant que le groupe compte porter, à l'orée 2011, son réseau de canalisation
de 16.000 km à 21.000 km, une menace potentielle pour la sécurité des
habitations que traversent ces canalisations. Bien sûr, les milliers de
kilomètres de gazoducs répartis à travers le pays constituent des risques
potentiels à la sécurité des citoyens, mais également aux sites industriels et
à l'environnement. Mais, le risque zéro n'existant pas, le groupe compte
augmenter les mesures de sécurité avec la création de sociétés et de mécanismes
de surveillance installés dans l'ensemble des sites à risques, avec des
systèmes de veille.
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Posté Le : 09/03/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mahrez Iliès
Source : www.lequotidien-oran.com