L'homme par qui le scandale est arrivé s'appelle Richard SmotkinCe que la presse américaine retient de cet épisode quelque peu flou, c'est le rôle-clé d'un lobbyiste, dans le rapprochement entre les administrations des deux pays.
La collusion entre le Maroc et un haut fonctionnaire américain, corrompu par le Makhzen, fait les choux gras des médias US. L'homme par qui le scandale est arrivé s'appelle Richard Smotkin, son salaire «d'appoint» réglé par le Maroc se monte à 40.000 dollars par mois. Smotkin «gère» les intérêts du Royaume chérifien aux Etats-Unis. C'est à travers ce «lobbyiste» que Rabat s'est rapproché du patron de l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA). Scott Pruitt, c'est de lui qu'il s'agit, s'est récemment rendu au Maroc «pour servir des intérêts diplomatiques marocains», accuse la presse américaine. Pruitt, dont les penchants pour les grosses dépenses font déjà les gorges chaudes à Washington, a dépensé, sur les frais de l'EPA, quelque 100.000 dollars en quelques jours seulement, selon le Washington Post. Les démocrates pointent du doigt le rôle «suspect» de Richard Smotkin dans la préparation de cette visite, d'autant qu'il a accompagné l'administrateur de l'EPA.
Ce qui est troublant dans le déplacement de Scott Pruitt à Rabat, tient au fait que le haut responsable américain a discuté avec ses homologues marocains de la réalisation d'un terminal gazier au Maroc. «Nous pensons que développer une industrie (que Pruitt) n'est pas chargé de réglementer est une mission qui n'entre pas dans le cadre de son travail, c'est troublant. Maintenant après que nos questions répétées sont restées sans réponse nous apprenons que ce voyage était aussi l'oeuvre d'un lobbyiste et ami personnel de Pruitt qui représente maintenant le gouvernement marocain», dénoncent dans un rapport, deux sénateurs démocrates.
Les critiques n'émanent pas seulement du Sénat, mais également de la Chambre des représentants. L'élue Chellie Pingree, a demandé à Pruitt, des explications sur l'objectif précis de la visite. «Je ne peux absolument pas imaginer qu'un administrateur de l'EPA partirait là-bas pour promouvoir des ventes d'énergie. Nous avons un département de l'Energie, vous devriez réfléchir à certains enjeux sur le gaz naturel liquéfié et pourquoi vous étiez de l'autre côté», a-t-elle déclaré lors de d'une audition du patron de l'EPA. Le haut fonctionnaire a reconnu avoir abordé le dossier du GNL avec des responsables marocains.
Ce que la presse américaine retient de cet épisode quelque peu flou, c'est le rôle-clé joué par Smotkin, dans le rapprochement entre les administrations des deux pays. L'inquiétude soulevée par les médias, tient du fait qu'un Américain payé par un pays étranger, puisse aussi facilement amener un haut fonctionnaire US à prendre des engagements sur un secteur qui ne le concerne pas. On soupçonne donc le patron de l'EPA d'avoir donné un coup de main à son ami Smotkin, aux frais du trésor US. Il reste à savoir l'autre fond de l'affaire, à savoir ce qu'a vraiment payé le Maroc pour ce «petit service». De nombreux détails de ce voyage sont restés secrets, rapporte le Washington Post. «La participation du lobbyiste soulève des questions quant à savoir si Pruitt est parti au Maroc pour renforcer la position de Smotkin au Royaume», s'interroge de son côté, Larry Noble, directeur principal de «Campaign Legal Center», une association de Washington qui milite pour plus de transparence dans le financement électoral. «Cela montre, à tout le moins, une énorme négligence et cela soulève des questions d'éthique entre Smotkin et Pruitt», a-t-il soutenu. Affaire à suivre.
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Posté Le : 06/05/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Saïd BOUCETTA
Source : www.lexpressiondz.com