Algérie

Livres de comptes



Livres de comptes
Lors de l'inauguration de la 21e édition du Salon international d'Alger, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a particulièrement insisté sur «l'importance d'exporter le livre algérien», soulignant que «quelques éditeurs ont déjà commencé à le faire mais reste une minorité». Azzedine Mihoubi, ministre de la Culture, affirmait à ce propos que «le gouvernement est prêt à aider et à encourager l'exportation du livre algérien».En 2013, au même endroit et en pareille circonstance, le Premier ministre plaidait pour la même cause et déclarait à un éditeur : «L'Etat est prêt à vous aider à l'exportation, la culture algérienne doit être présente partout.» Il se référait déjà à l'économie du savoir et informait que le gouvernement allait solliciter la Chambre de commerce pour encourager l'exportation. Une autre ministre de la Culture, Khalida Toumi, renchérissait alors : «Le gouvernement va développer toute une stratégie pour l'exportation du livre.»Trois ans après, si des maisons d'édition ont effectivement entamé des démarches dans ce sens, c'est plus souvent par le biais de la coédition avec des éditeurs étrangers que par l'exportation. Il faut néanmoins se réjouir que quelques titres publiés en Algérie aient pu être publiés par la suite à l'étranger, signe que l'inversion des flux éditoriaux, en provenance de Beyrouth, du Caire ou de Paris, n'est pas impossible. Mais il ne faut pas se faire d'illusions.Si l'édition algérienne a évolué, avec quelques success stories encourageantes, elle reste loin derrière des places internationales puissantes adossées à de véritables industries culturelles et fondées sur des critères concurrentiels de qualité.Certes, le potentiel est là et d'abord celui des auteurs algériens qui s'exportent infiniment plus que le livre algérien. Mais les données nous indiquent que les pays qui exportent le plus de livres restent ceux dont le marché intérieur est structuré et solide. Or, dans le nôtre, un livre vendu à 3 000 exemplaires fait figure de best-seller ! Il reste donc à développer le secteur ici dans tous les maillons de sa chaîne en tablant sur la formation aux métiers du livre, mais aussi sur un soutien public pertinent.En ce moment justement, les éditeurs s'inquiètent de la prochaine loi de finances, craignant la suppression de la TVA à taux réduit (7%). Si nos éditeurs envisagent d'exporter, ils devront s'introduire sur des marchés où l'édition est autrement plus avancée et, de plus, soutenue. Selon une enquête commandée en 2015 par l'International Publishers Association portant sur 79 pays, le taux moyen mondial de TVA pour le livre papier est de 5,75 %. Et dans plusieurs pays, comme le Royaume-Uni ou le Chili, ce taux est de 0 %.Que dire de plus ' La crise économique ne frappe pas que l'Algérie mais, ailleurs, souvent, on veille à ne pas lui ajouter une crise culturelle, autrement mais pas moins dommageable.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)