Algérie

Livraisons de gaz russe à l?Ukraine



Reprise des négociations avec Gazprom Les négociations au sujet des livraisons de gaz russe à l?Ukraine se poursuivront aujourd?hui à Moscou, a indiqué vendredi dernier le géant gazier russe Gazprom dans un communiqué. Sur la table des négociations figurent les questions de coopération à propos du gaz, « y compris le règlement de la dette ». Selon Gazprom, le gouvernement ukrainien en exercice aurait pris sous son contrôle la résolution du problème afin de rembourser la dette d?ici au 1er novembre, suite à une première rencontre tenue mercredi dernier à Moscou entre le ministre de l?Energie ukrainien Iouri Boïko et les responsables de Gazprom. Pour rappel, Gazprom avait créé la surprise mardi en annonçant qu?il pourrait réduire ses livraisons de gaz à l?Ukraine, si celle-ci n?honorait pas avant la fin octobre une dette de 1,3 milliard de dollars. Ce différend, loin de se limiter aux deux parties, semble inquiéter les clients européens de Gazprom, qui avaient subi des perturbations de leurs approvisionnements début 2006 lors d?un premier conflit gazier entre Kiev et Moscou, a indiqué l?AFP. Les partenaires européens de Gazprom ont appelé " à résoudre rapidement " ce différend commercial, et souligné que la Commission européenne surveillait la situation " de près " ajoute la même source. Même du côté russe, l?heure est à l?apaisement, en tentant de rassurer ses partenaires sur l?issue positive du conflit. Les perturbations devraient être évitée cette fois, a assuré le premier vice-Premier ministre russe Dmitri Medvedev, également président du conseil d?administration de Gazprom pour qui le remboursement de la dette interviendra " d?ici au 1er novembre ". Le gouvernement ukrainien se chargerait du dossier, bien qu?il ne s?agisse pas d?une dette de l?Etat ukrainien mais d?entreprises publiques, assure t-on. Le gaz comme moyen de pression politique Mais au-delà des considérations purement commerciales, des analystes ne manquent pas de voir in fine dans le conflit un soubassement politique. En effet, c?est toute la bataille de la formation du nouveau gouvernement ukrainienne qui est en ligne de mire explique t-on. La présence au gouvernement de Viktor Ianoukovitch, Premier ministre et président du Parti des Régions, et réputé être un proche des thèses russes, pourrait être déterminante dans la résolution du conflit, tandis qu?un gouvernement purement pro-occidental mené par Mme Timochenko se heurterait plus sûrement à la partie russe, indique t-on. Selon l?AFP qui cite la presse russe, " le but de la déclaration de Gazprom est parfaitement clair - influencer la formation des coalitions dans la nouvelle assemblée. Car finalement, c?est le Parlement qui définira la composition du gouvernement, et c?est avec lui que Gazprom devra s?entendre sur le remboursement de la dette et sur le prix du gaz pour l?année prochaine ". Perçu comme une tentative de Moscou de faire pression sur Kiev pour empêcher la création d?une coalition orange de partis pro-occidentaux suite aux législatives de dimanche dernier, la Russie " a mis les gaz pour influencer la formation de la coalition " gouvernementale, estime le chef de l?Institut des stratégies globales de Kiev, Vadim Karassev, cité par le quotidien d?opposition Kommersant, jugeant que " le gaz a de nouveau joué son rôle " d?arme énergétique. L?ex-premier ministre Ioulia Timochenko s?est déjà clairement prononcée pour une renégociation de tous les contrats gaziers entre l?Ukraine et Gazprom, et Moscou a décidé de " porter un coup préventif " avec Gazprom, indique t-on. Si Mme Timochenko, ex-Premier ministre, revenait au pouvoir, Kiev deviendrait l?allié le plus fidèle de Bruxelles pour empêcher l?accès de Gazprom aux systèmes énergétiques européens. Premier exportateur mondial de gaz naturel, Gazprom fournit actuellement à l?UE 30% de ses besoins. La semaine dernière, Bruxelles a présenté des propositions pour restreindre l?accès des entreprises étrangères au marché européen de l?énergie. Cette annonce est intervenue sur fonds de rumeurs prêtant à Gazprom des appétits d?acquisition en Europe. Pour cette année, le groupe public russe table sur 551 milliards de m3 de gaz produits.


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