Algérie

Littérature féminine algérienne plurielle



Littérature féminine algérienne plurielle 2ème partie La seconde génération (1930-1940) est représentée par Corinne Chevalier, Assia Djebbar, Zoubeida Bittari (Louise Ali-Rachedi), Badya Bachir (Baya el Aouchiche), avec trois recours au pseudonyme sur quatre. Le thème traité est celui de la guerre d’Indépendance, la condition de la femme, le refus de l’assimilation occidentale d’une part, et le refus de l’aliénation; une affaire «Algéro-algérienne» par opposition au discours assimilationniste de Debeche. La troisième génération (1940-1950) représentée par Leïla Sebbar, Zinaï-Koudil, Yamina Mechakra, Hawa Djabali, Houfani Berfas et Aïcha Lemine qui est la seule à porter un pseudonyme. La thématique concerne d’abord l’exil avec Sebbar (6 titres sur les 12 de la période) avec des interrogations sur la question du «métissage», mais progressivement s’installe la revendication sereine de la marge. Leïla Sebbar est elle-même fille d’un père algérien et d’une mère française, tous deux instituteurs. Quittant l’Algérie pour Aix-En-Provence et Paris, elle y accomplit des études supérieures en littérature, collaborant notamment avec les prestigieuses revues «Les Temps Modernes», «La Quinzaine Littéraire», «La Lettre internationale», «L’Actualité de l’émigration». Elle collaborera également plusieurs années au «Panorama de France-culture», publiant essais, romans et recueils de nouvelles, dont: « On tue les petites filles « (essai Paris, Stock 1978), les romans et récits, « Fatima ou les algériennes au square « (1981), « Shéhérazade, 17 ans... « (1982), « J.H. cherche âme sœur «, (1987). Dans son œuvre, l’héritage orientaliste est tantôt tourné en dérision (L’Orient des odalisques), tantôt assumé fièrement (Culture algérienne), notera l’universitaire Aïcha Kassoul à son propos, ajoutant que cette génération n’aborde point les problèmes sociaux ; ce sont particulièrement les difficultés du couple et la question de l’amour «hors mariage» (adultère et mères célibataires) qui sont privilégiées. A un degré moindre, le thème de la guerre sur lequel revient Yamina Mechakra (La grotte éclatée, Alger 1979) avec la tentative d’une nouvelle écriture, refusant le reflet de l’histoire officielle, mais exprimant, de manière poétique et symbolique, les stigmates et marques des personnages émouvants d’une histoire dans l’histoire, hors des conventions et des coutumes (récit de l’infirmière narratrice à la frontière tunisienne). La quatrième génération est composée de femmes nées ailleurs qu’en Algérie et dont l’âge, plus jeune, expliquerait l’absence de références biographiques, citons les Boukhort, Fghalem, Lachmet, Touati, Wakas, Belghoul... qui publient soit en France, soit au canada. Mis à part «La grenade dégoupillée» de Safia Wakas sur l’histoire de la guerre d’indépendance, aucun des autres récits ne traitera de ce thème.C’est plutôt le thème de leurs aînées, la condition inférieure des femmes, qui est reconvoqué mais avec cette particularité d’un discours agressif, d’introspection violente, qui s’accompagne d’une remise en cause de l’écriture elle-même, rompant avec la monotonie de l’habituelle quête identitaire, historique ou sociale. A suivre...


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