Algérie

Littérature africaine Une histoire, une particularité


Littérature africaine                                    Une histoire, une particularité
Ecriture - Irène Dembé est Gabonaise. Elle est journaliste animatrice et productrice à la Télévision et à la Radio panafricaines Africa 1.
Elle est aussi romancière. 'La femme poison' est sa première 'uvre. Ce roman psychologique raconte l'histoire d'une jeune fille née dans les bas quartiers d'une ville africaine et qui décide de donner son corps en échange d'argent. Elle multiplie alors les aventures amoureuses dans l'espoir de se faire une place dans la société. Elle se liera à d'innombrables hommes fortunés tout en leur pourrissant la vie. Arrivée à 50 ans, c'est une femme milliardaire à souhait que l'on retrouve, mais souffrant terriblement de solitude.
«Je me suis inspirée du vécu en ayant constaté plusieurs fois ce genre de comportement honteux chez nous au Gabon et aussi dans le reste des sociétés africaines. Cela ne correspond pas à nos valeurs et coutumes en Afrique. La femme africaine est celle qui doit construire et non pas détruire. Elle doit prendre conscience de son rôle dans le développement social de son pays, sinon c'est comme ça que la société peut sombrer dans le chaos. C'est pourquoi j'ai choisi ce personnage qui est un anti-héros, car il représente tout ce qu'une femme ne devrait pas être», dira Irène Dembé. «Ce roman revêt une portée psychologique. C'est pour conseiller aux jeunes filles de ne pas tomber dans ce genre de bassesse et d'immoralité que j'ai donc choisi d'écrire ce roman. J'espère inciter les filles à ne pas se laisser corrompre facilement par le piège de l'argent facile», explique-t-elle. Irène Dembé avoue que ce schéma sociologique décrit dans le livre peut signifier l'homme avec un grand H. «On ne doit pas se laisser emporter par l'improbité et suivre le chemin de l'immoralité mais résister», explique-t-elle.
Interrogée sur la littérature africaine, Irène Dembé répondra : «C'est une littérature qui est en plein essor. Nous n'avons pas à rougir face à d'autres littératures, comme la littérature occidentale. Nous avons même de grands auteurs en Afrique. Nous avons la particularité de traduire d'une certaine façon ce que nous voulons exprimer. Il y a beaucoup de couleurs dans la littérature africaine. Il y a aussi beaucoup d'images. C'est une littérature particulièrement influencée par nos Histoires, nos langues, nos cultures, telles que les proverbes. Ce sont des éléments qui enrichissent véritablement la littérature africaine et lui donnent son originalité. C'est une littérature qui a sa place.»
- La question qui se pose est de savoir si les auteurs africains ont un écho continental ' «Cela dépend de la réalité locale», répond notre romancière. Et d'expliquer : «Parce qu'il y a encore dans nos pays des lenteurs et des pesanteurs s'agissant de la promotion de notre littérature. Donc dans certains cas, les choses se passent plutôt bien, alors que dans d'autres non. Certains éditeurs ne sont pas subventionnés. Si on parle en termes d'écho, il y a quelques petits problèmes. C'est une littérature qui doit être prise en charge pour sa promotion et sa vulgarisation. Et là, en termes de politique, ce sont les gouvernements qui devraient s'atteler à faire en sorte que cette littérature soit beaucoup plus connue, beaucoup plus réceptionnée.» Cela revient immanquablement à dire qu'il y a donc un problème de distribution. «Il y a effectivement un problème de distribution et de promotion s'agissant des livres en Afrique. Les auteurs rencontrent de nombreuses difficultés. Pour écrire, je crois qu'il faut de l'argent. Et généralement cela fait défaut aux éditeurs de distribuer les livres et, du coup, faire connaître leurs auteurs. C'est pour cette raison que les auteurs africains ne jouissent pas vraiment d'une renommée continentale. Il faut faire la promotion de notre littérature. Pour cela, il faut que chaque Etat africain mette en place une politique culturelle véritablement conséquente et alloue des sommes importantes pour le livre. L'édition est un domaine délaissé dans nos pays.»
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