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Littérature



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La poétesse et auteure Naciba Attalah propose dans son recueil Face Ichk, paru récemment aux éditions Dar Fadhaate (Jordanie), une première expérience narrative de sept textes où elle fait montre d'un talent exceptionnel dans la construction d'un monde virtuel en utilisant un style parallèle polyphonique et une langue très poétique.L'auteure s'est inspirée de la terminologie de Facebook pour exprimer des états correspondant au Poke, à l'Icone, à l'Espace de recherche, à Messenger, à Contacter et même au voyant vert signalant qu'une personne est en ligne. Il s'agit d'une véritable immersion dans le monde virtuel devenu une alternative au réel. Les personnages se relayent pour se confier et raconter leurs expériences sentimentales, faisant de l'ouvrage de Naciba le réceptacle de l'amour franc qui se cherche dans le «laboratoire Facebook», lui-même un espace d'association libre où tout un chacun se cache pour dire la vérité qu'il ne peut dire publiquement.
Dans sa première nouvelle El Hob El-Azreq (L'amour bleu), l'auteure dévoile le monde qui est sien et vers lequel elle tend à attirer le lecteur. Elle raconte l'histoire de l'amoureuse qui devient illusion à travers l'épouse qui trompe son mari en se faisant passer pour une autre sur Facebook sans qu'il découvre sa ruse. L'amour semble vrai et la trahison n'est que l'intrigue dans cette histoire.
L'amour imaginé par l'auteure se perpétue dans L'univers bleu à travers Echawq fi el-wakt eda'ia (Désir en temps perdu) où elle s'immerge davantage dans les relations de ses personnages virtuels, mettant en exergue l'extrême sincérité des dialogues, qui n'appartiennent pas au discours commun. Texte littéraire profond par excellence, ces dialogues s'apparentent à de la poésie ; d'ailleurs, l'auteure utilise des extraits, voire des poèmes entiers. Dans la nouvelle Ta'abatou kheiba (Emporté par le désespoir), l'amoureux étale son désespoir dans une histoire toute en poésie où l'auteure régale le lecteur par un magnifique poème populaire, avant de lui brandir une fin tragique.
Naciba Attalah interpelle le virtuel à travers la convocation du monde réel dans Sawtouka edamaa el-akhira (Ta voix est la dernière larme). En posant des questions sans y répondre, elle semble donner à ses héros le prétexte de plonger davantage dans leur monde parallèle.
Un boycott facebokien est décrété dans Leylatane lil bouka oua es-saada (Deux nuits de larmes et de bonheur) à travers les tourments du réel et les plaisirs du virtuel, dans un échange nostalgique entre deux personnages. La souffrance paraît plus belle et moins pesante dans l'univers bleu. Dans Ahaditou el wahm (Divagations), un texte composé d'extraits sous le titre «Chronique d'une femme agonisante», se répétant à des dates différentes, les «Facebookeurs» de Naciba s'expriment sur l'époque et l'amour, affirmant, pour certains, que «la vie sans amour est un enfer supportable» et pour d'autres que «la vie sans amour est un enfer insupportable».
Pour clôturer son recueil, Naciba Attalah a choisi Wajhou enissyane el-akher (L'autre visage de l'oubli) avec la séparation des deux amoureux, aussi bien dans le monde virtuel que réel, une fin qui explique la flamme poétique tempérée, même si le raffinement de la langue reste le même. Diplèmée de l'université de Mascara, Naciba Attalah est poétesse et écrivaine qui a déjà publié un recueil de poésie.


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