Algérie

Littérature



Littérature
Avis ? L'écriture est l'art de dire, celui de décrire un sentiment, une vision, une existence.C'est cette manière propre à un écrivain de transposer ou bien de transfigurer la réalité par l'imaginaire, voire par une poétique. En somme, l'écriture est l'illustration implicite ou explicite du vécu.Hawa Djabali ? romancière, nouvelliste, poétesse, dramaturge et conteuse ? partage cette assertion. Mais elle préfère considérer l'écriture comme beaucoup plus une adaptation du réel, puisque celle-ci est, selon elle, «une forme d'écriture à part entière».S'exprimant sur sa représentation de l'écriture, Hawa Djabali dit que «l'écriture est un travail intérieur».Autrement dit, «il y a une forme [la poétique] qui vient et qui s'impose à l'écrivain», explique-t-elle, et d'ajouter : «C'est le sujet qui va déterminer la forme».Ainsi, la thématique que va aborder un écrivain va nourrir l'écriture que ce dernier va pétrir d'une façon inconsciente.Celle qui se sent à l'aise dans l'écriture en passant d'une forme à l'autre, donc d'un genre littéraire à l'autre estime que l'écriture, qui est un acte de dévoilement, permet de s'ouvrir aux autres et d'aller vers eux. Pour étayer son propos, Hawa Djabali, que «l'écriture habite et la parole hante», d'où son besoin d'écrire, s'appuie sur Glaise rouge, un roman paru aux éditions Marsa, en 1998, et qui raconte l'histoire de quatre femmes. Toutes, sereines ou tourmentées, entraînent le lecteur dans leur quête sur la terre algérienne d'un futur possible, d'un présent vivable.Leur intimité, leurs désirs les plus fous et les plus vitaux, les beautés que recèle leur univers éclatent dans ce texte.«Glaise rouge devait être à l'origine un film, c'était un scénario qui devait être porté à l'écran», souligne-t-elle, et de renchérir : «Le scénario a cependant souffert d'un rétrécissement de sens, ce qui ne m'a pas beaucoup plu.»Pour elle, l'essentiel de l'histoire a été malmené, défiguré.«Donc, je voulais que cette histoire se passe autrement, telle que je l'ai portée au scénario. J'ai alors repris celui-ci (le scénario) pour en faire un roman», raconte-t-elle.Hawa Djabali, qui a une prédilection pour le conte parce que c'est une forme d'expression forte et formidable (d'ailleurs ses écrits, en dehors de la poésie, revêtent cette forme), estime que le travail de l'écrivain consiste à traduire ce qui se passe autour de lui pour pouvoir porter la parole de ceux qui n'ont pas l'occasion ? ou la chance ? de s'exprimer.«Etre écrivain, c'est un devoir, celui de témoigner, de porter la parole de ceux qui, pour une raison ou pour une autre, n'ont pas eu l'occasion de s'exprimer, car ce n'est pas tout le monde qui jouit de l'art de la parole, développe le sens de l'écriture», dit celle qui estime que l'écrivain est quelqu'un qui peut être tout le monde, donc le porte-parole de la société.Par ailleurs, Hawa Djabali déclare que derrière l'écriture qu'elle considère «son autre moitié», il y a un militantisme. «Je milite aussi en écrivant», soutient-elle.Cela transparaît d'ailleurs dans Glaise rouge qui est un roman résolument féministe.




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