LIRF - Inter-régions: L'éthique allègrement bafouée

Le WAB Tissemsilt a gagné le 8 février dernier contre le CRB Froha sur tapis en raison de l'absence d'un médecin. Une décision qui arrange parfaitement les affaires du WAB Tissemsilt qui joue les premiers rôles au sein du groupe Centre-Ouest, alors que le CRB Froha reste dans les profondeurs du classement avec désormais trois petits points au compteur avec la bagatelle de 22 matches perdus. Encore plus, le WABT est allé gagner par 6 à 0 chez le CRB Boukadir, 13e du classement. Pour sa part, l'E Sour El Ghozlane a remporté, de son côté, son match contre l'OM Ruisseau sur tapis vert pour négligence du club hôte, le 9 février au stade du 20-Août 1955, car n'ayant pas tenu compte de cette reprogrammation, annoncée pourtant dès le 6 février et qui n'avait pas pris les dispositions nécessaires pour assurer le bon déroulement de cette rencontre en assurant la présence du maintien de l'ordre. Une situation qui arrange parfaitement les affaires de l'ESG puisque, grâce à ces trois nouveaux points, il consolide sa première place en tête du championnat inter-région (Centre-Ouest).De son côté, l'OMR se voit relégué à la 14e place du classement général, avec un modeste capital de huit points. Dans le groupe Ouest, l'IRB Aïn El Hadjar a totalement faussé le championnat avec un parcours catastrophique de 25 défaites en autant de matches joués et une défense qui a encaissé plus de 140 buts, au même titre d'ailleurs que le CRB Sendjas (groupe Centre-Ouest) avec 22 défaites en 25 matches joués. Ajoutez à cela les parcours douteux de l'OM Ruisseau, du CRB Froha, du Zidoria, du CRB Sfisef (Ouest), du CRB El Hamadia et de l'ASC Ouled Zouai (Centre-Est). C'est le cas également dans le groupe Est où l'ORB Boumahra Ahmed a inexplicablement perdu deux matches contre le CRB Houari Boumediene pour absence de médecin et le CRB El Milia par forfait, ainsi que le WM Tébessa avec un parcours de trois victoires, six nuls et 16 défaites. Tout cela sans parler des arrêts de matches provoqués intentionnellement pour permettre à l'équipe visiteuse de s'emparer de trois points. Ce sont là de nouvelles méthodes d'arrangement de matches de la part des clubs qui n'ont rien à espérer de ces challenges et du nouveau système de compétition. Tout le monde, et sans exception, est au courant de ces pratiques malsaines, mais personne ne lève le petit doigt, ne serait-ce que pour assainir un tant soit peu la situation. Même les équipes qui ont assuré avant terme leur accession ne respectent pas l'éthique sportive. La responsabilité des dirigeants de ces clubs est entièrement engagée. Pour les équipes locales, elles recourent purement et simplement à la violence. « Les trois points resteront ici » est devenu marque déposée chez nous et peu importe s'il y a des dégâts humains et matériels. Les incidents et les agressions envers les arbitres se multiplient avec autant de gravité. A qui la faute ' La question reste posée.
La situation est grave d'autant que certains présidents de club «utilisent» des intermédiaires pour «corrompre des arbitres», nous a-t-on dit ici et là. Il n'y a qu'à voir et compter les nombreuses plaintes des victimes, entraîneurs ou dirigeants, d'un phénomène qui se répand de plus en plus. Ceux qui préconisent une rencontre de réflexion sur la participation des clubs algériens aux compétitions internationales pour déterminer les raisons qui empêchent les clubs d'aller le plus loin possible dans ces compétitions à l'instar de nos voisins maghrébins, doivent d'abord voir ce qui se passe dans le football amateur, considéré comme le pourvoyeur de talents et l'antichambre de l'élite.
Aimé Jacquet, l'homme qui a donné à la France sa première coupe du monde et ex-DTN de la FFF, l'a déjà souligné. «C'est avec la quantité que l'on peut avoir la qualité». Alors…